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Abstract

Contexte : Le sans-abrisme constitue un défi social majeur touchant des milliers de personnes en Suisse. Les individus en situation de sans-abrisme sont confrontés à de multiples privations et disparités, aussi bien sur le plan social que sur le plan occupationnel. La transition de vie allant de la rue vers un hébergement personnel est une période charnière dans le parcours de vie de ces individus. Outre les changements environnementaux majeurs occasionnés, cette transition induit des modifications de routines, d’habitudes de vie et d’occupations. Buts et méthode : Cette étude explore la transition de vie d’une personne ayant vécu une situation de sans-abrisme vers un logement, en analysant les relations entre les occupations et l’identité. Une étude descriptive et exploratoire a été menée, incluant un entretien narratif avec une personne ayant acquis un logement après une période de sans-abrisme. Résultats : La littérature relève que la transition de vie allant de la rue vers un logement passe par plusieurs étapes clés. L’analyse du récit du participant a relevé qu’une condition préalable au changement, suivie d’un engagement dans des occupations, joue un rôle crucial dans ce processus. Cette transition implique également une transition environnementale (physique et sociale) et induit une évolution en termes d’engagement occupationnel ainsi qu’une transformation de l’identité occupationnelle. L’acquisition d’un logement a permis au participant de s’engager dans de nouvelles occupations domestiques comme aménager son espace de vie, faire le ménage, faire les courses etc… ce qui a engendré de nouveaux rôles tels qu’ «être une personne logée». Cependant, le manque d’engagement occupationnel et l’ennui peuvent freiner cette transition de vie et nuire au maintien du logement. Un environnement stable,associé à de la volition, favorise l’engagement dans de nouvelles occupations, l’établissement d’objectifs, l’investissement de nouveaux rôles etc. facilitant la transition de vie allant de la rue vers un logement et ouvrant des possibilités de projection future. Conclusion : Le sans-abrisme représente une réalité complexe et multidimensionnelle marquée par des transitions de vie allant bien au-delà de la simple absence/acquisition de logement. Les résultats démontrent que le logement en lui-même ne permet pas la réussite de ce type de transition de vie. L’étude met en évidence les effets bénéfiques de l’engagement occupationnel pendant cette période de grands bouleversements. En effet, le participant à l’étude montre que ses engagements occupationnels, soutenus par un environnement sécuritaire, lui ont permis d’investir de nouveaux rôles, de mettre en place des routines et de créer des relations sociales, améliorant ainsi sa transition de vie. [Résumé de l'auteure].

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