Cahier relié avec le dos et les coins en cuir vert qui comporte 120 ff. comprenant 119 pp. autographes et 120 pp. blanches. Le texte est écrit en caractères grecs, sans système d’abréviation. Chaque page est divisée en deux parties asymétriques, la colonne de gauche accueillant à chaque premier du mois la mention du mois concerné. Au début de chaque folio, formant titre courant, prennent place, en haut et au centre de la page, l’année et le mois. Au f. 1r une note de Victor de Constant, datant de 1871, signale : "Journal assez curieux de notre cousin Benjamin, Constant de Rebecque. a conserver soigneusement dans nos archives". Ce journal intime ne succède pas directement, d’un point de vue temporel, aux journaux dits développé et abrégé. En effet, un intervalle de quelques années sépare la rédaction de ce journal et celle du précédent (qui s’arrête en 1807). Ainsi, le journal en caractères grecs développe la période du 15 mai 1811 au 26 septembre 1816 et s’ouvre sur le voyage de Benjamin et de Charlotte (qui se sont mariés en 1808) en Allemagne. Le caractère particulier de ce journal est, comme son nom l’indique, l’utilisation pour sa rédaction de l’alphabet grec, que ce soit en respectant la graphie des mots, ou en s’appuyant sur leur prononciation française. Le recours à cet alphabet s’explique par le caractère privé du journal et la volonté de BC de le conserver à l’abri des regards. Au niveau du contenu, cet écrit accorde une part importante à l’actualité politique, davantage présente que dans les autres journaux, la fin de l’Empire expliquant cet état de fait. L’on y trouve également consignée la réception de l’ouvrage "Adolphe", les tourments sentimentaux de BC, qui oscille toujours entre Germaine de Staël et Charlotte, ainsi que la fascination exercée par Juliette Récamier sur BC. Le manuscrit se clôture sur le retour de BC et de Charlotte à Paris en passant par Bruxelles, ville dans laquelle Benjamin laissera d’ailleurs, par mesure de prudence, les manuscrits de ses journaux. Tout comme les journaux développé et abrégé de BC (voir les notices Patrinum correspondantes), ce manuscrit est hérité par Victor de Constant et transcrit par son oncle Adrien Constant. Il paraît pour la première fois en 1887 dans la Revue internationale, puis le texte est repris et publié en 1895 par Dora Melegari chez Ollendorff, et en 1928 par Paul Rival chez Stock. En 1946, le petit-fils de Victor, Marc-Rodolphe Constant, transmet les manuscrits des Journaux à la BCUL. Ceux-ci vont être revus et édités en 1952 par Charles Roth et Alfred Roulin dans la collection NRF chez Gallimard avant de paraître, en 1957, dans les Œuvres de BC de la Bibliothèque de la Pléiade, dans les OCBC, en 2005 en ce qui concerne le journal en caractères grecs.
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"Journal intime (1811-1816)", texte établi et annoté par Paul Delbouille et Kurt Kloocke avec la collaboration d'Axel Blaeschke, Hermann Krapoth, Pol Libion, Jean-Pierre Perchellet et Martine Willems, in Benjamin Constant, Journal intime (1811-1816) - Carnets - Livres de dépenses, Œuvres complètes, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, 2005, tome VII, p. 35-289 (description du ms. : p. 43-44). Philippe Lejeune, "Les journaux intimes de Benjamin Constant", in Léonard Burnand, Stéphanie Genand et Catriona Seth (éd.), Germaine de Staël et Benjamin Constant. L’esprit de liberté, Paris ; Genève, Perrin ; Fondation Martin Bodmer, 2017, p. 172- 179. Léonard Burnand, "De l’expurgation à la complétude : l’histoire éditoriale des 'Journaux intimes' de Benjamin Constant", Cahiers staëliens, n° 63, 2013, p. 51-68. Michel Delon, "Benjamin Constant et le possible d’après son journal intime", Il Confronto letterario, IX, 17, 1992, p. 3-14. Simone Balayé, "Les degrés de l’autobiographie chez Benjamin Constant : une écriture de la crise", in Étienne Hoffmann (dir.), Benjamin Constant Madame de Staël et le groupe de Coppet. Actes du deuxième congrès de Lausanne à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de Benjamin Constant et du troisième colloque de Coppet 15-19 juillet 1980, Oxford, The Voltaire Foundation ; Lausanne, Institut Benjamin Constant, 1982, p. 347-369.
