Les fake news, qui se propagent à une vitesse inouïe dans notre ère d'information instantanée, nécessitent une sensibilisation précoce des enfants et des adolescents à la vérification de l'information. Le rapport de la commission Bronner (Bronner, 2013, 2022) souligne l'importance de traiter ce sujet à l'école pour prévenir la diffusion de fausses informations et enseigner les compétences essentielles de vérification de l'information. Intégrer la lutte contre les fake news dans les programmes scolaires permet aux enseignants d'aider les élèves à développer leur esprit critique, à évaluer la fiabilité des sources d'information et à faire la distinction entre les faits et les opinions. Cependant, de nombreux enseignants sont démunis lorsqu'il s'agit de concevoir une séquence pédagogique sur les fake news. Enseigner l'esprit critique est complexe, car cela nécessite des aptitudes cognitives avancées qui ne sont pas toujours présentes chez les élèves. De plus, face à un programme d'études déjà chargé et sans méthodologie claire, peu d'enseignants consacrent du temps à cet enseignement. Ce travail vise à proposer les bases d’une méthode permettant aux élèves de développer leurs compétences en évaluation de l'information, en mettant en avant des outils accessibles qui favorisent l'adoption de routines d'analyse simples mais efficaces pour filtrer les informations qu'ils rencontrent. Dans la conception de cette séquence, une des questions majeures de cette étude était de déterminer quelle méthode d'enseignement permettrait d'obtenir les résultats les plus efficaces et durables en un minimum de temps. Pour répondre à cette question, deux séquences, comportant un contenu très similaire mais avec des approches pratiques différentes, ont été comparées. L'une de ces méthodes suit le format traditionnel du cours en bloc, où l'information est délivrée en une seule fois, tandis que l'autre est structurée sous la forme de petites activités rituelles réparties sur une période plus étendue. Bien que les résultats des évaluations menées auprès des élèves n'aient pas révélé de grandes différences entre les deux approches de la méthode, ils ont cependant mis en évidence une amélioration significative des compétences des élèves dans la critique des sources d'information, amélioration qui s'est largement maintenue dans le temps, même.