Né à Bonmont le 15 juin 1852, Berthold Van Muyden fait des études de droit à Lausanne et Leipzig qui le conduisent à la licence puis au brevet d'avocat. Rentier, il n'exercera guère, bien que régulièrement inscrit au barreau vaudois.

Libéral élu au Conseil communal en 1891, Berthold van Muyden devient municipal en 1893 et le restera jusqu'en 1897. Il s'oppose à la construction du Palais de Rumine au Chemin-Neuf, appelant à un édifice plus modeste et construit ailleurs. Avec Louis Bezencenet, il relayera les oppositions au projet Rumine par son rapport de minorité de décembre 1893. Comme Conseiller municipal, Berthold Van Muyden est chargé aussi des questions d'approvisionnement en eau et en énergie de la ville, il impose l'adduction d'eau du pays d'Enhaut et l'utilisation de la force du Rhône. Il est choisi comme remplaçant du syndic Samuel Cuénoud démissionnaire en été 1897, mais il n'est pas maintenu à cette fonction aux élections suivantes. Il sera néanmoins élu en 1900 et à ce titre il présidera les festivités à l'inauguration du Palais du Rumine, oubliant à cette occasion ses réticences antérieures.

A côté de sa carrière politique, Berthold Van Muyden mène des travaux de vulgarisation historique, tels que La Suisse sous le pacte de 1815 (1890-1892), l'Histoire de la nation suisse (1896-1899). En 1906, il publie avec d'autres auteurs et sous l'égide de la municipalité lausannoise, Lausanne à travers les âges, ouvrage de propagande touristique richement illustré où le nouveau Palais de Rumine tient une place de choix. Rédacteur de l'article "Lausanne" pour le Dictionnaire historique vaudois, il en tirera les Pages d'histoire lausannoise en 1911, ouvrage lourdement marqué de ressentiment anti-bernois. Il collabore aussi à l'Album lacustre d'Arnold Morel-Fatio qui fait le point sur les recherches archéologiques. De 1890 à 1912, Berthold Van Muyden préside la Société d'histoire de la Suisse romande. Il sera élevé au rang de docteur honoris causa par l'Université de Genève en 1909.

Berthold Van Muyden décède à Lausanne le 19 avril 1912.Consulter les coupures de presse relatives à Berthold Van Muyden dans les Archives du Temps.

Dossier ATS/ACV ; Avant-projet de l'édifice de Rumine : rapports de la minorité de la Commission composée de MM. L. Bezencenet et B. Van Muyden, Lausanne, 1893 ; Bulletin officiel du Conseil communal de Lausanne, 1893, p. 538 ss ; Marc Kiener, Dictionnaire des professeurs de l'Académie de Lausanne (1537-1890), Lausanne, 2005, p. 566-567 ; photographie de Oscar Welti, Patrie suisse, 1897, no 101, p. 186 [BCU/Doc.vaudoise/bs/2011/04]

1893: oppositions libérales au Palais de Rumine le 4 décembre 1893, la commission du Conseil communal, nommée le 30 octobre pour élaborer un rapport sur les plans du Palais de Rumine, présente deux positions. Un rapport de majorité qui accepte le projet André, un rapport de minorité qui le refuse.Ce dernier est signé par Berthold van Muyden et Louis Bezencenet qui contestent les vues optimistes portant le projet André à 3 millions et demi, critiquent le bâtiment lui-même trop encaissé, trop sombre, trop somptueux, etc., et la portion congrue qui sera laissée au Fonds de l'Université. L'accord ne se trouve pas au Conseil communal et le projet est renvoyé à la Municipalité. Il ne resurgira qu'en 1896 et fera l'unanimité par défaut: la Ville veut sortir de l'enlisement - "la question commence à ennuyer tout le monde" (Paul Maillefer), les libéraux lassés eux aussi ne présentent plus un front d'opposition unie, et le Canton s'impatiente car la situation de l'université est de plus en plus intenable. Le crédit est voté en 1897 et les travaux commencent. Louis Bezencenet construira le Corps central, la pièce maîtresse du Palais. Si les libéraux laissent faire, ils n'en pensent pas moins: la Gazette de Lausanne ne manque pas une occasion de rappeler que si le Palais est beau il n'est pas au bon endroit, ainsi en 1904, lors de l'Exposition nationale des beaux-arts: "En sortant du palais et en nous retrouvant sur la place de la Riponne, nous avons senti redoubler nos regrets de ce que, par une incompréhensible erreur et une obstination non moins étrange, on ait mis là ce beau monument. Quel autre effet il produirait sur une esplanade où s'étaleraient largement dans l'espace ses belles lignes horizontales, au centre de quelque grand parc où les masses de verdure lui eussent fait un cadre. Nous avions tout cela." (Gazette de Lausanne, 13.08.1904)Le 3 novembre 1906: un syndic heureux à l'inauguration du Palais de Rumine, c'est le syndic de Lausanne, Berthold van Muyden, qui remet solennellement le Palais au Canton de Vaud. "Palais" est le nom officiel de l'édifice dont le syndic rappelle la lente naissance liée à la création de l'Université vaudoise. "Il faut que la majesté de la Confédération apparaisse dans ses édifices", c'est chose faite à Lausanne pour la Ville et l'Université. (Gazette de Lausanne, no 261 supl.) Consulter les coupures de presse relatives à Berthold Van Muyden dans les Archives du Temps.