Née à Clarens le 11 février 1885, Mathilde de Ribaupierre apprend le piano auprès de Rudolf Ganz (1877-1972, dédicataire de Scarbo de Maurice Ravel) et du chef d'orchestre Francisco de Lacerda (1869-1934, directeur du Kursaal à Montreux entre 1908 et 1912). Elle est la soeur aînée d'Emile et d'André-Paul de Ribaupierre, tous deux violonistes, et grandit dans un milieu social aisé qui encourage volontiers ses aspirations musicales.
Parcours de vie
Très tôt attirée par l'enseignement de la musique, elle est nommée professeur de piano au Conservatoire de Lausanne en 1912. Cependant, la rigidité et le formalisme de l'enseignement dispensé alors dans l'institution lausannoise la convainquent de quitter ce poste pour promouvoir sa propre vision de la pédagogie musicale. Axée sur un principe, rendre à la musique sa liberté et sa dimension créatrice, cette pédagogie passe par un enseignement adapté à la personnalité de l'élève et par une série d'exercices mis au point par Mathilde de Ribaupierre. Autre innovation, elle confie l'initiation des débutants aux élèves avancés.Pour mettre en place ces principes, Mathilde de Ribaupierre fonde avec son frère Emile, en 1915, l'Institut de Ribaupierre à Lausanne et à Montreux. Bien aidé par l'essor de la musique classique sur la Riviera vaudoise au début du 20e siècle, l'Institut de Ribaupierre s'étend et ouvre encore des classes à Vevey et à Château d'Oex en 1917. Il acquiert très vite une renommée qui lui permet d'attirer les meilleurs professeurs (Maria de Jarolawska, Paul Loyonnet, Aloÿs Fornerod notamment), et de compter sur des examinateurs de renom comme Gustave Doret ou Alfred Pochon. Mathilde de Ribaupierre, inégalable pédagogue, enseigne elle-même à de nombreux futurs musiciens d'importance comme Pierre Regamey, Hugues Cuénod ou Jules-Philippe Godard.
Fin de vie
Mathilde de Ribaupierre décède des suites d'un cancer le 11 août 1950, à la grande surprise de son entourage, tant elle a pris soin de dissimuler sa maladie et de continuer à donner ses leçons. Son mari et ancien élève Ernest Vuillemin (1901-1993) lui succède et partage la direction de l'institution avec Emile de Ribaupierre jusqu'à la mort de ce dernier en 1973.
Sources
références mentionnées; Tetaz, Myriame, "Histoire de cimes", 24 Heures, 1988/01/06; Fornerod, Aloys, "Chronique musicale" Tribune de Lausanne, 1950/08/15; Pionnières et créatrices en Suisse romande Genève, Slatkine, 2004, p. 330-334; Burdet, Jacques, La musique dans le canton de Vaud, 1904-1939, Payot, Lausanne, 1983. [BCUL/MU/nmo/2013/09/09]