Né le 29 mars 1857 à Nyon, originaire de Ropraz, Edouard Rod entreprend des études de lettres à l'Académie de Lausanne. Après un séjour dans les universités de Bonn et Berlin, où il s'enthousiasme pour les doctrines de Schopenhauer et la musique de Wagner, il s'établit à Paris en 1883.
Parcours de vie
Critique réputé, il entreprend une oeuvre abondante de romans naturalistes inspirés des idées de Zola, avec qui il publie en 1879 A propos de l'Assomoir, brochure polémique où il s'engage du côté de l'écrivain naturaliste et de sa méthode. Dans Palmyre Veulard (1881), Côte à côte (1882), La femme d'Henri Vanneau, Edouard Rod applique les principes naturalistes, et notamment l'exigence d'objectivité, l'observation des mœurs et de l'influence du milieu sur les individus. Après les romans naturalistes viennent les romans spiritualistes comme La Course à la mort, où Edouard Rod analyse l'état d'âme mélancolique et le pessimisme, la passivité intérieure, la désespérance et l'impuissance à aimer et à agir.
Evénements, réalisations et œuvres marquantes
Essayiste d'une autorité littéraire et morale de premier ordre, Edouard Rod est le rédacteur en chef de la Revue contemporaine et collabore entre autres à la Revue des deux mondes, à la Revue wagnérienne, et, en Suisse, à la Semaine littéraire. Professeur de littérature comparée à L'Université de Genève de 1886 à 1893, Edouard Rod regagne la capitale française et poursuit une abondante oeuvre romanesque, alternant ses sujets, tantôt rétrospectifs, tantôt d'actualité, et ses décors, tantôt parisiens, tantôt suisses: Le silence (1894), Les roches blanches (1895), L'incendie (1906). Tenté par des œuvres de longue haleine (La vie privée de Michel Teissier (1893), comme par la brièveté des nouvelles Nouvelles vaudoises (1904), Edouard Rod tente de transposer deux de ses romans à la scène et en 1906 fait jouer une pièce consacrée à Rousseau: Le réformateur.
Fin de vie
Celui que l'on surnommait l'"Anatole suisse" en raison de l'oubli dans lequel ses œuvres sont tombées et par analogie avec Anatole France, décède subitement le 29 janvier 1910 à Cannes. Incinéré au cimetière du Père-lachaise le 9 février, C. F. Ramuz lui rend hommage par l'évocation de sa première rencontre avec le peintre René Auberjonois.
Sources
P.-O. Walzer, Dictionnaire des littératures suisses p. 364; Histoire de la littérature en Suisse romande sous la dir. de R. Francillon, vol. 2, p. 111-112, 197-201; A. Nicollier H.-Ch. Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française vol. 2, 755-760; Livre d'or du 150e anniversaire 1806-1956 Belles Lettres de Lausanne, p. 441 , p. 350 (1241); Henri Perrochon Etudes de Lettres, 1957, t. 27, no 2, consacré à E. Rod; photographie de J. Lacroix, Patrie suisse, (Albert Bonnard) 1897, no 89, p. 37-38; Texte Causerie littéraire sur la littérature romande, Lausanne Patrie suisse, (Jules Cougnard) 1906, no 335, p. 170-171; Patrie suisse, 1900, no 172, p. 107; dessin de M. Vibert Patrie suisse, 1907, (K.), no 347, p. 11; V. Gessler & A. Vallat, Dimension Suisse, p. 256 #bnf [BCU11/BCUL/Doc.vaudoise/bs/2011/03-2014/03]
Notes
Le 29 mars 2014 : 157e anniversaire de la naissance d'Edouard Rod1957: Exposition Edouard Rod : 1857-1910 Exposition Bibliothèque cantonale et universitaire et Musée des beaux-arts du 9 au 17 mars 1957 Consulter les coupures de presse relatives à Edouard Rod dans les Archives du Temps.
