Historien, professeur, conteur et poète, Eugène Rambert est né le 6 avril 1830 à Sâles, près Clarens. Ce fils d'instituteur se destine d'abord à la théologie et obtient sa licence à la nouvelle Faculté libre de Lausanne avant de se tourner résolument vers les lettres. A 24 ans, après avoir complété sa formation littéraire à Paris, il se voit confier la chaire de littérature française à l'Académie de Lausanne où il professe "que toute science doit commencer par le doute méthodique". Collaborateur à laRevue suisse et à la Bibliothèque universelle, il y insère aussi bien des articles critiques que ses premières nouvelles montagnardes.

En 1860, c'est la toute nouvelle Ecole polytechnique de Zurich qui l'appelle comme professeur. Il se lie d'amitié avec Gottfried Keller, qu'il traduit, et veut être, à la suite du Doyen Bridel, un trait d'union entre Confédérés alémaniques et romands. Après plus de vingt ans passé à Zurich, il retrouve à Lausanne, en 1881, la chaire de ses débuts. Poète mais aussi essayiste, Rambert est avant tout célèbre pour ses récits et croquis sur les Alpes suisses, publiés en 5 volumes de 1865 à 1875 et dans lesquels il rassemble des analyses et des descriptions mais aussi des légendes et des nouvelles comme La marmotte au collier dans le but de composer une sorte d'"encyclopédie du monde alpestre". La montagne est en effet un des centres d'intérêt de Rambert. Passionné de flore et de faune, on lui doit également en plusieurs volumes Les oiseaux dans la nature, publiés de 1879 à 1881. Très engagé dans le débat sur l'enseignement supérieur, Eugène Rambert se fait le promoteur dans les années 1850 d'une université fédérale, ou romande au moins, avec un centre d'études générales dans chacun des trois cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel, mais sans faculté de théologie parce que "dans notre pays la théologie n'a pas une liberté suffisante et que son enseignement ne peut être purement scientifique". Fédéralisme oblige, le projet avorte mais l'enseignement reste une cause chère à Rambert.

Membre fondateur en 1863 du Club alpin suisse, alpiniste fervent, Eugène Rambert s'intéresse à tout: animaux, plantes, minéraux, nuages, courants. Ce goût pour la nature lui fait découvrir dans le réel une source inépuisable de poésie. Pourtant, si Rambert est un prosateur talentueux, ses poèmes, assez conventionnel, offrent moins d'intérêt.Si ses œuvres de création ont contribué à faire connaître Rambert en Suisse romande, ce sont ses travaux critiques et surtout biographiques qui l'ont imposé: il est en effet l'auteur des biographies d'Alexandre Vinet, de Juste Olivier et du peintre des Alpes Alexandre Calame.

Eugème Rambert décède le 21 novembre 1886. Vingt ans après sa disparition, considérée comme un véritable deuil national, un prix littéraire portant son nom, décerné par la section de Lausanne de la Société de Zofingue, est créé en son souvenir. Une édition posthume de la majorité des textes dispersés dans divers périodiques ou non-publiés rend accessible au public romand l'œuvre multiforme de Rambert. Parmi celles-ci, Les plantes alpines, pour l'accès au document voir le site L'Esprit de la Lettre.

A contre temps huitante textes vaudois de 1980 à 1380, p. 188-193; Alain Nicollier, Henri-Charles Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française, vol. 2, p. 708-713; Histoire de la littérature en Suisse romande , sous la direction de Roger Francillon, vol. 2, p. 136-14; Henri-Charles Dahlem, Sur les pas d'un lecteur heureux guide littéraire de la Suisse, p. 486-487 #bnf [BCU11/Doc.vaudoise/bs/2016/09]

1886: Pour une université Eugène Rambert milite à Lausanne en 1886 pour que le legs de Rumine soit consacré à la construction de bâtiments pour l'Académie et il réussit à manœuvrer habilement pour que la ville acceptant d'y consacrer des sommes importantes, le Canton ne puisse pas moins faire que de s'engager à son tour à développer encore l'Académie et surtout à la transformer en Université. L'avis de quelques citoyens que Rambert et d'autres professeurs publient dans la presse le 30 avril 1886 va dans ce sens (cf. Nouvelliste vaudois et journal national suisse, de cette date), le travail de lobbying du groupe auprès de la classe politique fait le reste: Rambert et ses collègues sont nommés dans la commission de Rumine de 1886. Malheureusement, il n'assistera pas au succès de ses démarches: il meurt en novembre 1886. Quatre des signataires de L'Avis - Dufour, Besançon, Vuilleumier et Marguet - feront partie de la commission bi-partite chargée de faire des propositions sur la destination du legs Rumine. Fruit de leurs travaux, la convention signée en 1888 contient le programme de Rambert. En 1860, c'est la toute nouvelle Ecole polytechnique de Zurich qui l'appelle comme professeur. Il se lie d'amitié avec Gottfried Keller, qu'il traduit, et veut être, à la suite du Doyen Bridel, un trait d'union entre Confédérés alémaniques et romands. Après plus de vingt ans passé à Zurich, il retrouve à Lausanne, en 1881, la chaire de ses débuts. Poète mais aussi essayiste, Rambert est avant tout célèbre pour ses récits et croquis sur les Alpes suisses, publiés en 5 volumes de 1865 à 1875 et dans lesquels il rassemble des analyses et des descriptions mais aussi des légendes et des nouvelles comme La marmotte au collier dans le but de composer une sorte d'"encyclopédie du monde alpestre". La montagne est en effet un des centres d'intérêt de Rambert. Passionné de flore et de faune, on lui doit également en plusieurs volumes Les oiseaux dans la nature, publiés de 1879 à 1881. Consulter les coupures de presse relatives à Eugène Rambert dans les Archives du Temps.