Contexte : Plus de la moitié des prisonniers dans l’Union Européenne ont des antécédents de consommation de drogue, certains avec une consommation problématique. Une étude menée à la prison de Champ-Dollon, à Genève, mentionne également que l’utilisation de drogues en milieu carcéral est de 10 à 100 fois plus fréquente qu’au sein de la population générale. Au vu de ce pourcentage élevé, il est important en tant que professionnelles de la santé d'intervenir en amont de la sortie, afin de favoriser une transition optimale qui a pour but de diminuer un risque de rechute. Question de recherche et but : A la sortie de prison, quelles interventions infirmières permettent, de réduire les risques de rechutes chez des hommes adultes souffrant de toxicomanie ? Méthode : Ce travail met en avant quatre concepts centraux : la prévention des rechutes, la sortie de prison, la toxicomanie et le milieu carcéral. La recherche documentaire a été réalisée sur les bases de données PubMed, CINHAL et Google scholar. Les sept articles retenus ont été analysés à l'aide de la théorie de la transition de Meleis. Grâce à la compréhension des transitions que vivent les personnes souffrant de toxicomanie, les interventions infirmières peuvent être précisées, orientées et ciblées. Résultats : Les résultats des 7 études consultées relèvent des constats utiles pour la pratique infirmière. Il est tout d’abord primordial de tenir compte de l’expérience et des besoins de la personne dépendante pour une prise en soin adaptée tout au long du processus de transition. Il faut ensuite assurer la continuité des soins après la sortie de prison, tel que le suivi du traitement de substitution et la transmission du dossier médical. La création d'un réseau social externe permet par ailleurs de faciliter la réinsertion des détenus après la sortie de prison (aide à l’emploi et au logement). Enfin, il est important de former et sensibiliser les professionnels de la santé à la problématique de la toxicomanie afin d’éviter la stigmatisation et permettre une prise en charge optimale. Discussion : Les articles sélectionnés ont permis de constater que la préparation à la sortie du patient détenu fait indéniablement partie des enjeux d’une réduction effective des risques de rechute. Il s’agit d’un point clé de la transition du milieu carcéral vers l’extérieur et le retour à la « réalité » des personnes souffrant de toxicomanie. Le rôle infirmier dans cette préparation est central, car il permet de viser une diminution des problèmes de santé préexistant en lien avec la toxicomanie et éviter une stigmatisation des usagers de drogues. Conclusion : L’augmentation du nombre de personnes atteintes de toxicomanie en milieu pénitentiaire engendre une demande en soins plus importante. Dès lors cette population a besoin d’être accompagnée tant au moment de la détention qu’à la sortie.