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Abstract
Ce travail traite de l’influence d’une création musicale collaborative sur le sentiment d’appartenance des élèves de classe d’accueil. En me fondant sur une expérience réalisée avec deux classes de l’établissement secondaire de la région de Montreux, je souhaite observer l’influence de la collaboration créative sur le sentiment d’appartenance des élèves allophones. Ces élèves, dont le niveau de français ne permet pas de suivre une classe régulière vivent dans bien des cas leur scolarité entre eux, jusqu’à ce qu’ils rejoignent une classe régulière pour un stage d’intégration. Les structures mises en place pour ces élèves ont déjà été analysées par la sociologue lausannoise Nathalie Mativaz mais il me semblait pertinent de relever comment en tant qu’enseignante je pouvais participer à une certaine forme d’aide à l’intégration de ces élèves. Permettre à ces élèves de collaborer avec des classes régulières sans l’enjeu de l’intégration définitive, leur donne l’occasion de partager un projet, une expérience qui les rattache à divers membres de l’établissement et ainsi fait évoluer leur sentiment d’appartenance à cette école. La mise en œuvre de ce projet a permis aux élèves allophones, qui sont regroupés dans une classe dite d’accueil, d’expérimenter la diversité des outils qu’ils ont à disposition pour créer des liens avec d’autres classes. Ces liens peuvent en partie s’exprimer par la présence du sentiment d’appartenance au groupe des classes régulières. Ainsi, pour l’observation de la présence du sentiment d’appartenance, je me suis fondée sur les indicateurs proposés par StAmand & Bowen & Wan Jung Lin (2017). Cette démarche hypothético-déductive se construit sur une enquête qualitative qui repose sur trois étapes. Pour commencer, j’ai tenté d’observer l’évolution du sentiment d’appartenance de ces élèves de classe d’accueil, essentiel à une intégration sociale et émotionnelle dans la culture d’accueil. Ensuite, deux périodes de collaboration interclasses ont eu lieu et j’ai pu relever divers éléments quant à l’efficacité de la collaboration. Finalement, un entretien semi-directionnel a permis de recueillir le ressenti et les retours des élèves de la classe d’accueil suite à ces deux périodes. L’analyse qualitative a montré que le sentiment d’appartenance au groupe des pairs de classe régulière est influencé mais qu’il peut se développer de manière diverse. La création collaborative n’a pas été un outil essentiel au développement de ce sentiment mais dans pratiquement chaque groupe, elle a instauré une disposition d’écoute de l’autre propice au développement du sentiment d’appartenance.