Dans une perspective d’école inclusive que nous connaissons actuellement, la question de la gestion de l’hétérogénéité au sein des classes est plus que jamais d’actualité. S’agissant d’un enjeu relatif à toutes les disciplines, celui-ci est souvent abordé de manière générale. Nous nous sommes donc intéressées à ce sujet dans le cadre plus spécifique de l'enseignement des mathématiques. En observant des pratiques relatives à la mise en œuvre d’une tâche de 6H en particulier (“Grand L”) et grâce à des entretiens, nous avons ainsi questionné les choix didactiques opérés par les enseignants. Grâce à la retranscription des entretiens, ces choix ont été analysés afin de rendre compte des gestes professionnels adoptés dans une visée de gestion de l’hétérogénéité. Nos résultats ont mis en évidence que peu de gestes de pilotage, comme la formation de groupes de travail ou la réalisation de mises en commun ont été utilisés afin de gérer l’hétérogénéité, contrairement à ce que nous avions postulé. Nous avons également constaté qu’il est complexe pour les enseignants d’identifier des gestes professionnels auxquels ils ont recours et d’établir un lien entre la mise en œuvre de ceux-ci et la gestion de l’hétérogénéité. Nous avons finalement relevé que les gestes adoptés par préoccupation de gestion des différences entre les élèves n’étaient que peu dirigés vers le groupe classe, mais plutôt vers un élève ou un petit groupe d’élèves présentant les mêmes caractéristiques. Ainsi, une gestion individualisée a davantage été observée, ne permettant pas d’utiliser l’hétérogénéité de la classe comme levier des apprentissages favorisant l’accès au savoir pour tous les élèves, contrairement à ce que nous avions supposé