Originaire de Vufflens-la-Ville et veuve de Junod de Clause décédé en 1469, Jaquette de Clause est accusée de sorcellerie la même année par ses beaux-fils, certainement sous la torture, car eux-mêmes inculpés pour le même crime. Ses statuts, dérangeants à l’époque, de veuve et de marâtre auraient pu servir de prétexte à l’évêque de Lausanne qui cherche à étendre son pouvoir dans la région de Vufflens-la-Ville et au propriétaire d’un fief dont les de Clause sont les propriétaires. Jaquette de Clause est notamment ac-cusée d’avoir pactisé avec le diable, renié Dieu et participé à un sabbat, une assemblée nocturne de sorcières. Elle est faite prisonnière au Château d’Ouchy où son procès débute le 10 décembre 1469. Bien qu’interrogée durant 4 jours par l’inquisiteur épiscopal, elle assure ne rien savoir des raisons de sa détention. Cette dernière est alors torturée jusqu’à son aveu.
Fin de vie
Les écrits de son procès s’interrompant brusquement, on ignore si sa vie lui a été enlevée sur le bûcher. Il se pourrait que son procès ait été interrompu par les franchises lausannoises interdisant la torture des gens n’habitant pas directement dans la ville.
Sources
MORET, Joëlle, FALCONNIER, Isabelle, BECQUELIN, Hélène, 2021. 100 femmes qui ont fait Lausanne : dans les pas des pionnières. Lausanne : Antipodes. Collection Trajectoires. 978-2-88901-195-7. UTZ TREMP, Kathrin. 1989-2009. Balais de sorcière et onguents magiques : vingt ans de recherches sur la sorcellerie à l’Université de Lausanne (1989-2009). [BCUL/Doc.vaudoise/mjo/08.2022]
Notes
Le 16 décembre 2020, une plaque commémorative a été apposée sur le mur du Château d’Ouchy dans le cadre du projet de visibilisation des femmes dans l’espace public.