Ce mémoire se situe dans le champ disciplinaire des sciences humaines et sociales. Il traite d’un sujet peu abordé en classe et plutôt de manière transversale mais qui nous tient particulièrement à cœur : la durabilité. Pour entrer dans ce concept avec des élèves de cycle 1, nous avons choisi de construire une séquence à partir d’une catégorie d’aliments signifiante, car quotidiennement consommée par les élèves. Il s’agit de leurs récrés. Notre but est d’explorer comment et à quelles conditions des élèves de cycle 1 appréhendent et développent des formes de pensée prospective. Ceci afin d’évaluer s’il est possible et opportun d’enseigner, dès les premiers niveaux de scolarité, à penser l’avenir dans une perspective durable. Nos résultats et notre analyse mettent donc en avant tout ce qui touche à des formes de pensée prospective ainsi qu’à deux autres concepts que nous considérons être aux fondements du premier. Il s’agit de la pensée complexe et des valeurs. Suite à cette recherche, nous proposons des pistes qui pourraient poser des jalons pour permettre l’acquisition de ces compétences complexes, tout en présentant les limites que nous avons cru déceler et auxquelles nous avons été confrontées. Nos conclusions sont nuancées. Nous estimons que l’enseignement visant la capacité à penser en système, à percevoir le rôle des valeurs et à imaginer divers possibles est envisageable à condition d’être dosé et adapté aux aptitudes des élèves du cycle 1. Pour cela, nous pensons qu’il devrait être bien plus concrètement transversal qu’il ne l’est actuellement dans la plupart des disciplines car il est un puissant catalyseur du développement d’une attitude citoyenne.