Résumé

Durant leur scolarité, les élèves vont apprendre, accumuler des connaissances et faire des connexions entre elles. Tout cela ne sera rendu possible que si les élèves sont capables de mémoriser. Cette mémorisation va nécessiter un ensemble de processus permettant d’intégrer les informations dans les différents systèmes de la mémoire. Une des dernières étapes du cheminement de ces informations est la récupération involontaire ou volontaire. La récupération est intéressante car elle contribue à la consolidation mémorielle et permet d’augmenter la rétention de l’information sur le long-terme. Cette technique de récupération mérite donc que les professeurs l’enseignent à leurs élèves comme une stratégie d’apprentissage, d’autant que les jeunes apprenants choisissent généralement des stratégies d’apprentissage peu efficaces. Ainsi, nous avons souhaité rendre plus explicite la technique de récupération auprès de nos élèves du secondaire 1 pour vérifier s’ils adaptent leurs choix de stratégie en conséquence. Pour ce faire, nous avons mis en place une étude expérimentale incluant un groupe contrôle (n=51) et un groupe expérimental (n=49). Le groupe expérimental a été informé que pratiquer la récupération permet de mieux mémoriser sur le long-terme. Quelques jours après, les élèves ont effectué un test d’apprentissage de vocabulaire d’une langue étrangère, durant lequel ils devaient redonner la traduction correcte du mot. Après avoir réussi, les sujets pouvaient choisir une stratégie d’apprentissage pour mémoriser cette paire parmi les suivantes (1) choisir de revoir la paire, (2) de la tester de manière répétée ou (3) de ne plus la revoir par la suite. Une semaine après a eu lieu le test de mémorisation de la liste de mots étudiés. Nos résultats ont montré que l’intervention orale n’a pas influencé les élèves à se tester davantage, ni impacté leurs méthodes d’apprentissages. Par ailleurs, la vidéo n’a pas eu d’effet bénéfique sur la réussite au test final de mémorisation. Cependant, nous avons pu mettre en évidence des profils de choix d’apprentissage différents selon la filière des élèves et selon le genre. Ainsi, les élèves de VG semblent privilégier des techniques d’apprentissage peu efficientes pour la mémorisation, ce qui a engendré de moins bons résultats au test final. Les filles quant à elles mémorisent mieux le vocabulaire et favorisent des stratégies d’apprentissages efficaces pour la rétention d’information. L’ensemble de nos résultats renforce notre idée qu’il est primordial d’expliciter notre enseignement au niveau des savoirs cognitifs mais également métacognitifs de nos élèves.

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