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Abstract
Le sujet d’étude de ce mémoire cherche à explorer le lien de causalité entre la perception de la satisfaction du besoin d’autonomie par des enseignant.e.s spécialisé.e.s envers leurs élèves, développé dans la théorie de l’autodétermination (TAD) (Deci & Ryan, 2002) et les niveaux de motivation autonome, contrainte et d’amotivation perçus par leurs élèves à l’aide de questionnaires autorapportés. Nous avons étudié les modèles interactionnistes en lien avec cette théorie pour élaborer un nouveau modèle rendant visibles les effets réciproques de ces deux variables. Notre recherche s’est effectuée dans le cadre de deux cycles d’orientations (CO) du canton du Valais. Elle porte ainsi sur les enseignant.e.s spécialisé.e.s qui accompagnent leurs élèves à la fin de leur scolarité obligatoire et vers la délicate transition vers le monde professionnel. Comme les recherches le montrent, ces dernières années d’école sont souvent les témoins d’une baisse de motivation des élèves pour l’objet scolaire. Étudier le phénomène de la motivation dans ces degrés-là, auprès d’apprenant.e.s ayant redoublé deux fois dans le cours de la scolarité, nous a paru idéal pour mieux comprendre l’enjeu de l’autonomie ou du contrôle dans la relation enseignant.e-élève. Notre étude a ainsi tenté de vérifier l’existence d’un effet Matthieu dans le domaine de la motivation scolaire : plus un.e élève est motivé.e de façon autonome, plus son besoin d’autonomie semble nourri et, à contrario, plus un.e élève est motivé.e de façon contrainte ou est amotivé.e, moins ce besoin semble en effet l’être. Nous avons aussi perçu qu’une différence entre les genres semblait présente. Les filles paraissent généralement plus motivées de façon autonome que les garçons et reçoivent ainsi plus de soutien à l’autonomie. Une étude à beaucoup plus large échelle pourrait vérifier ces hypothèses. Finalement, nous avons proposé des pistes d’interventions tant au niveau de la formation des enseignant.e.s spécialisé.e.s et non spécialisé.e.s, qu’envers les élèves, pour modifier cette tendance et mettre en action les apports de la théorie de l’autodétermination dans le milieu scolaire.