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Abstract
Au cours de notre formation à la Haute École Pédagogique du canton de Vaud, les modules de « gestion de classe » et « d’interculturalité et genre » ont grandement suscité notre intérêt. Dès lors, nous avons décidé de questionner plus en détail les différences dans les pratiques enseignantes, entre les hommes et les femmes, essentiellement au niveau de la mise en place de leur autorité. Dans une société où l’école fait face à un « déficit d’exercice d’autorité éducative » (Robbes, 2011) et où les comportements déviants augmentent progressivement, deux idéologies s’affrontent. En effet, certaines représentations collectives affirment que l’autorité masculine est « innée » et plus efficace que celle de la femme. À l’inverse, d’autres stipulent que celle-ci se construit au quotidien à travers l’appropriation de divers gestes professionnels et qu’elle ne peut être rattachée à un sexe biologique. Ces croyances sont-elles vérifiables et observables ? Qu’en pensent les élèves ? Afin de tester notre hypothèse selon laquelle « l’autorité ne dépend pas du sexe, mais plutôt de l’ensemble des éléments pédagogiques liés à la gestion de classe mis en place par l’enseignant », nous avons décidé d’interroger les représentations des élèves de deux classes de 5H, dont les maîtrises étaient respectivement assurées par un maître et une maîtresse. En leur soumettant un questionnaire à choix multiples et deux vignettes mettant en scène des situations scolaires fictives et des personnages « unisexes », nous avons pu établir des statistiques et des comparaisons afin de dresser différents constats : les maîtres et les maîtresses mobilisent les mêmes ressources pour instaurer un climat de travail propice aux apprentissages et les comportements des élèves ne varient que légèrement en fonction du sexe de l’enseignant.