Les émotions et la motivation sont liées dans l’apprentissage et fondamentales pour ce dernier. Comme il a été démontré, une motivation plus élevée est préférable à une motivation faible. En outre, une motivation fondée sur des buts de maîtrise favorise davantage l’apprentissage. Pour ce qui est des émotions, deux axes permettent de les caractériser : l’axe du bien-être ressenti (positif - négatif) et l’axe de l’engagement (engageant - désengageant). Ces deux dimensions sont également pertinentes pour sélectionner des émotions plus favorables à l’apprentissage : par exemple, l’ennui (négatif - désengageant) est à éviter, à l’inverse du plaisir (positif - engageant). Pour observer les phénomènes liés à la motivation et aux émotions, nous choisissons de nous intéresser à l’apprentissage du vocabulaire. Ce dernier est une base de la didactique d’une langue. Toutefois, cette facette de l’apprentissage est souvent considérée comme rébarbative, du fait des techniques peu engageantes et des compétences cognitives employées. Le terme « rébarbatif » fait référence à une faible motivation et à des émotions négatives, ce qui est problématique, car ces deux composantes sont centrales dans tout apprentissage. Ce travail s’intéresse à la résolution de ce problème. Nous tentons d’influencer la motivation et les émotions en faisant varier la nature de l’activité. Pour ce faire, nous utilisons les MITIC, plus particulièrement les jeux vidéos. Plusieurs études montrent en effet des effets positifs de ceux- ci sur la motivation et les émotions académiques. L’étude explore le rapport entre motivation et émotions dans l’apprentissage du vocabulaire avec trois modes du site Quizlet.com : Gravité, Écrire et Apprendre. L’analyse suit six élèves d’une classe de latin du canton de Vaud et rapporte leurs ressentis sous forme de données chiffrées et de brefs entretiens. Nos résultats ne correspondent pas aux constats les plus fréquents de la littérature : le niveau de motivation n’est pas plus élevé, et moins d’émotions engageantes sont observées. Cette inconsistance peut s’expliquer par des variables circonstancielles : des particularités de notre population pour qui le vocabulaire n’est pas si rébarbatif que prévu, le contexte de l’apprentissage (à domicile plutôt qu’en classe), la faible durée de l’étude, des problèmes techniques liés au MITIC, une résistance face au jeu éducatif ou encore des difficultés à identifier les émotions ressenties.