Résumé

Dans ce travail de recherche, nous étudions les liens qui existent entre une collection de tableaux scolaires et les notions de défense spirituelle et de Sonderfall. La Collection suisse de tableaux muraux Ingold voit le jour en 1935 à l’initiative de la Commission pour l'étude des Questions scolaires intercantonales. L’entreprise, coûteuse, est soutenue financièrement par le Conseil fédéral. Une série de tableaux vient enrichir la collection annuellement jusqu’en 1995. Notre travail d’analyse se divise en deux parties distinctes. Dans un premier temps, nous avons examiné les raisons d’être de la collection, afin d’estimer à quel point il existe une volonté de la part de ses concepteurs d’inscrire cette dernière dans la défense spirituelle du pays et dans quelle mesure cela a été concrétisé. La source principale utilisée dans pour cette partie est l’Éducateur, organe officiel de la Société des Instituteurs de la Suisse romande (SIR). D’autre part, nous nous sommes intéressé au contenu de la collection de manière plus directe : trois motifs régulièrement représentés dans les oeuvres de la collection (paysage alpestre/rural ; histoire et traditions suisses ; travail à l’ancienne) ont permis la construction d’un tableau d’analyse. Nous avons ainsi pu proposer une lecture de ces trois éléments – qui s’inscrivent dans la notion de Sonderfall sans en constituer le tout – et de leur présence au sein de la collection sur la base de ce tableau, complété par des remarques ciblées sur une ou quelques oeuvres. La problématique de ce travail est centrée sur un matériel scolaire qui appartient au passé ; puisqu’elle s’intéresse notamment à des questions de construction identitaire par l’État, elle permet toutefois certains constats tout-à-fait pertinents vis-à-vis de l’actualité. Les notions de défense spirituelle et surtout de Sonderfall ont été abandonnées entre temps par le discours officiel ; pour autant, il en reste aujourd’hui certaines traces tenaces, notamment dans l’enseignement.

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