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Abstract
Le réchauffement climatique est un thème récurrent dans les médias. Les scientifiques du monde entier tirent la sonnette d’alarme concernant l’urgence d’agir et de plus en plus de manifestations émergent afin de faire pression sur nos politiques pour la mise en place d’un changement. Rythmés par ces événements, les élèves du secondaire 1 s’interrogent et tentent d’obtenir des réponses de la part des enseignants. Quelles connaissances leur apporter pour leur permettre d’acquérir une réflexion citoyenne éclairée ? Interpellés par nos élèves en cours de sciences, nous avons souhaité savoir si les moyens d’enseignement romands (MER) de sciences apportent des informations suffisantes aux élèves sur le sujet du réchauffement climatique. Après avoir vérifié l’adéquation des objectifs d’apprentissage visés par les plans d’étude romands (PER) de sciences et de géographie avec notre sujet d’étude, nous avons analysé en détail le rapport du GIEC de 2014 pour identifier les savoirs clefs. Utilisant les résultats de travaux de recherche similaires au notre, nous avons aussi identifié plusieurs obstacles épistémologiques possibles et les éléments à enseigner nécessaires pour lever ces obstacles. Nous avons alors conduit une analyse approfondie des MER de sciences et de géographie et nous avons rassemblé nos résultats dans 3 cartes conceptuelles, laissant apparaître toute la complexité de ce sujet. Nous avons notamment observé que : 1) les éléments des MER se raccordent à la plupart des concepts du réchauffement climatique, mais 2) les savoirs restent assez superficiels, alors que plusieurs séquences seraient propices à un apprentissage plus détaillé, 3) les éléments abordés font plutôt référence à des faits passés qu’à des recherches de solutions pour l’avenir, 4) les savoirs enseignés sont plutôt des éléments théoriques que des propositions d’action pour les élèves, 5) plusieurs points ou obstacles ne sont pas abordés, et 6) les MER de sciences ne proposent que très peu de savoirs, la quasi totalité de l’enseignement de cette thématique étant dédiée à la géographie. Nous pensons qu’un rééquilibrage entre géographie et sciences serait souhaitable afin de mieux présenter les diverses facettes de cette question socialement vive aux élèves. De plus, une formation conjointe des enseignants de géographie et de sciences semble nécessaire pour élargir leurs compétences et poser les fondements de projets interdisciplinaires sur cette thématique du réchauffement climatique.