L’enseignement de la grammaire évolue petit à petit en Suisse romande, transportant des conceptions et des approches provenant de différentes périodes d’un passé parfois proche, mais aussi d’un passé très lointain. Elle est perçue par les enseignant·e·s comme une sous-discipline délicate à enseigner, remplie de zones d’ombre ou même de pièges. Les élèves maitrisent les concepts grammaticaux de manière hétérogène et ont recours à des procédures d’identification qui rendent visible cette sédimentation : un mélange de celle que l’on nomme grammaire traditionnelle et de grammaire nouvelle se côtoie dans les classes. Former à une approche orientée vers la grammaire nouvelle est une nécessité et un besoin exprimé par les enseignant·e·s. C’est ce qui a été visé en 2020-2021 dans le canton de Neuchâtel via une intervention de formation continue de nonante minutes proposée à tous les enseignants·e·s de la 3e à la 8e. Elle était caractérisée par un modèle utilisant la vidéo pour préparer l’appropriation des contenus théoriques avant de venir au cours. La formation elle-même, tenue à distance, ciblait l’utilisation du métalangage par l’enseignant·e et les élèves ainsi que le recours aux manipulations syntaxiques pour justifier des analyses grammaticales dans le cadre d’activitésproblèmes en interaction. Nous allons essayer d’observer dans cette recherche si cette formation a produit des effets sur les pratiques enseignantes.