Introduction. Les personnes rencontrant une problématique de santé mentale peuvent bénéficier d’une intervention assistée par le cheval. Différents professionnels de la santé recourent au cheval dans un cadre de thérapie. En Suisse romande, très peu d’ergothérapeutes proposent ce type d’intervention. Pourtant, ces thérapeutes semblent avoir des compétences qui les prédisposent à pouvoir inclure l’occupation thérapie avec le cheval à leur pratique. Buts. Cette étude cherche à mettre en évidence et à étudier les raisonnements mobilisés par l’ergothérapeute lorsqu’elle inclut l’occupation thérapie avec le cheval à ses interventions auprès de personnes atteintes dans leur santé mentale. La mise en évidence de ces raisonnements a pour but de mieux comprendre la façon dont l’occupation thérapie avec le cheval peut être intégrée aux interventions d’ergothérapie en santé mentale. Méthode. Il s’agit d’une étude qualitative descriptive réalisée par entretiens semi-dirigés auprès de deux ergothérapeutes qui travaillent dans le domaine de la santé mentale et incluent le cheval à leur pratique. Résultats. L’analyse des contenus abordés par les participantes durant les entretiens permet de rendre visible les raisonnements qu’elles mobilisent. Les six types de raisonnements présentés dans la recension des écrits ressortent dans le discours des participantes. Ces raisonnements sont rapidement alternés et fréquemment combinés entre eux. Les participantes proposent l’occupation thérapie avec le cheval à leurs clients parce qu’elles pensent que les caractéristiques de l’animal font de lui un moyen thérapeutique intéressant. Elles estiment que les compétences développées dans les séances avec le cheval peuvent ensuite être transférées dans la vie quotidienne. Dans leurs interventions, les participantes passent par toutes étapes de la démarche clinique, mais l’appliquent d’une façon relativement souple. Conclusion. Pour que les interventions assistées par des chevaux soient plus souvent du ressort des ergothérapeutes, il serait nécessaire qu’elles fassent l’objet de futures recherches. Des évidences scientifiques doivent encore être établies afin de soutenir et valider la pratique des ergothérapeutes qui travaillent avec des chevaux.