Résumé

Le présent travail se propose, en filigrane de L’Amour médecin de Molière, d’éprouver, d’analyser et d’interroger la Démarche stratégique d’enseignement de la littérature en classe, et les processus en action dans sa mise en oeuvre. Éclos dans le riche ferment des théories de la réception et de la conceptualisation du sujet lecteur, cette démarche, pensée et élaborée par les Professeur.es Suzanne Richard et Jacques Lecavalier des Universités Laval et Sherbrooke, s’architecture autour de quatre phases essentielles, à savoir la préparation à la lecture, la lecture, l’analyse et l’interprétation, ainsi que la validation, qui se fondent sur les stratégies dynamiques et interactives de prédiction, de confirmation et d’intégration du geste lecteur. Dans cette perspective, elle revendique que « les élèves interprètent eux-mêmes l’oeuvre lue au lieu que l’enseignant le fasse à leur place » (Lecavlier et Richard, 2010) et offre une multitude de scenarii pédagogiques aux enseignants quel que soit le texte, son genre et sa complexité. Canon classique du corpus littéraire, l’impromptu moliéresque, recélant, en son sein, tous les attributs pour donner lieu à un enseignement institutionnel, peut ainsi s’extirper du carcan et opérer un véritable renversement de paradigme. Tout en discernant les forces et les faiblesses d’une telle entreprise, cette démarche semble avoir, en grande partie, tenu ses promesses en permettant aux élèves, entre appropriation brute et distanciation, et, selon l’hypothèse sous-tendue, d’embrasser et de se figurer, par des stratégies de lectures croisées, les équivoques du discours médical et morbide en jeu dans L’Amour médecin de Molière.

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