Le présent mémoire examine l’introduction, au secondaire I et II, de ce qu’il est convenu d’appeler la critique policière. Fondée par Pierre Bayard, cette méthode consiste à intervenir sur les oeuvres, afin de disculper d’éventuels innocents, injustement condamnés pour des crimes qu’ils n’auraient pas commis et dont il s’agirait précisément de retrouver les véritables coupables, jusqu’alors impunis. L’investigation a ici porté sur le meurtre de Laïos, le père biologique d’OEdipe dans le mythe – fondateur – des Labdacides et, surtout, la pièce de Sophocle : OEdipe roi. Élaborée pour l’occasion, la séquence didactique s’est rapidement transformée en projet pédagogique. Sa production finale – le rapport de chaque classe – a fait l’objet d’une socialisation : d’une présentation du produit fini à un public, dignement représenté par Caroline Julliot, présidente de l’Internationale de la Critique Policière (InterCriPol), organisation basée à Paris, comptant une centaine d’agents spécialisés dans la résolution d’énigmes fictionnelles, ainsi qu’une douzaine de bureaux à l’étranger. Dès lors, une question s’est posée : comment enseigner un geste aussi expert dans les deux degrés ? Pour y répondre, ce mémoire procède en quatre temps, inégaux. Tout d’abord, la critique policière est inscrite dans l’histoire de la didactique du français, ayant vu l’avènement de deux concepts-clés : la lecture littéraire et le sujet lecteur. Puis, la mise au point de la séquence est brièvement replacée dans son cadre d’action, délimité par le plan d’études des écoles et espaces respectifs : (post)obligatoire, romand (PER) et vaudois. Au coeur de ce mémoire, l’instruction d’une telle contre-enquête est ensuite relatée dans ses moindres détails. Enfin, un premier bilan est dressé, où la mise en oeuvre – les adaptations effectuées et les régulations envisagées – précède la mise en perspective : l’analyse critique à proprement parler, de la conduite du projet, mais aussi des traces d’élèves, annexées, aux côtés d’autres documents utiles (tableau de planification, compléments d’information, grilles d’évaluation, supports de cours…).