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OBJECTIF DE L’ÉTUDE Notre recherche vise à évaluer la nature et la fréquence de la violence psychologique et physique, vécue par les TRM au cours de leur pratique professionnelle dans le cadre hospitalier. MÉTHODOLOGIE Deux-cent-trente-neuf questionnaires ont été envoyés aux TRM de six hôpitaux différents, dans les services de radiologie et en médecine nucléaire. Nous l’avons élaboré dans l’objectif de déterminer la fréquence, les victimes et les types de violence, ainsi que les agresseurs et les contextes environnementaux. Nous avons produit des tableaux de fréquences et croisés, tout comme des scores établis au moyen de seize items proposés. Pour ce faire, nous avons eu recours au modèle linéaire généralisé, afin de prendre en compte l’effet de plusieurs variables simultanément. RÉSULTATS Quatre-vingts questionnaires ont été retournés, les femmes (N=48 ; 63 %) se montrant plus nombreuses que les hommes (N=28 ; 37 %). La majorité de l’échantillon se situe dans la tranche d’âge de 21 à 40 ans (N=47 ; 61 %). Parmi les items proposés dans le questionnaire, 42 % des TRM affirment avoir expérimenté au moins une des deux formes de violence, là où 35 % estiment avoir vécu les deux types. Soixante-cinq pourcents des TRM déclarent avoir subi au moins une expérience de violence psychologique durant les douze derniers mois. Les insultes (N=39 ; 78 %) et les gestes menaçants (N=30 ; 60 %) constitueraient les formes de violence psychologique les plus courantes. De même, les pincements (N=33 ; 89 %), les griffures (N=13 ; 35 %) et les bousculades (N=8 ; 22 %) seraient les formes de violence physique les plus répandues. Ces deux types de violence se révèleraient plus élevés au sein d’un hôpital régional, par rapport à une structure universitaire. Seuls cette variable apparaît statistiquement significative dans notre étude (p=0,014). Plusieurs contextes favoriseraient l’expérience d’un épisode de violence, à savoir travailler dans un contexte d’urgence (N=49 ; 83 %), effectuer des gardes de nuit (N=36 ; 61 %) et exercer seul ou en sous-effectif (N=25 ; 42 %). Les TRM relatent une violence de la part de patients hospitalisés (N=40 ; 68 %) et de patients ambulatoires (N=32 ; 54 %). Les caractéristiques les plus fréquentes de l’agresseur résident dans la présence de troubles psychiques (N=40 ; 66 %), l’influence de drogue et/ou d’alcool (N=29 ; 48 %) et une attente trop longue avant la prise en charge (N=20 ; 33 %). DISCUSSION Les résultats de notre étude corroborent ceux de la littérature scientifique, en matière de fréquence de la violence psychologique et physique en radiologie. Les pourcentages obtenus sont plus faibles pour ces deux types de violence par rapport à des études similaires dans les soins infirmiers. Concernant les formes de violence psychologique, nos résultats sont également en adéquation avec les recherches actuelles : les insultes seraient la plus fréquente, autant en radiologie que dans les soins. Cependant, aucune étude ne mentionne les pincements comme forme de violence physique la plus courante ; il s’agirait au contraire des poussées, des frappes et des gifles. Plusieurs travaux évoquent, comme le nôtre, que l’exercice dans un service d’urgence, de garde nocturne, en solitaire ou en sous-effectif représentent des facteurs de risques augmentant la fréquence de la violence vécue par un professionnel. Notre recherche confirme les études effectuées en radiologie ou dans les soins infirmiers, en faisant ressortir que le patient serait l’agresseur le plus fréquent. Enfin, nos résultats s’accordent avec la littérature scientifique, dans la mesure où cette dernière relève que les personnes souffrant de troubles psychiques ou sous l’influence de drogue et/ou d’alcool auraient tendance à adopter un comportement violent à l’égard du professionnel. CONCLUSION Cette étude soulève que la violence touche également les techniciens en radiologie médicale de la Suisse romande. Reconnaître les types de violences, ainsi que leurs caractéristiques, permettrait d’établir des directives ainsi que des formations continues et, ainsi, de sensibiliser les TRM à la violence.

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