L’enseignement de la comptabilité en école professionnelle est principalement basé sur un polycopié romand, « Economie et Société », qui définit le contenu de la matière à enseigner conformément au plan de formation fédéral. Ce polycopié tend à enfermer l’enseignant dans une approche behaviouriste. Ce mémoire analyse l’enseignement de la comptabilité en école professionnelle et interroge les choix didactiques et les pratiques enseignantes dans le contexte de la formation professionnelle duale. Il interroge le rapport au savoir des apprentis et le rapport au savoir des professeurs. Il souligne la particularité des branches économiques dans l’apprentissage dual des employés de commerce qui donne à des enseignants académiques la tâche d’enseigner des branches dites « professionnelles ». Il plaide en faveur d’une approche pratique et socio-constructiviste pour développer l’autonomie des élèves-apprentis, approche à la fois épistémologique, psychologique et pédagogique. Il met en évidence les liens entre l’apprentissage en entreprise et l’apprentissage scolaire. Il propose de réconcilier l’apprentissage non-didactisé de la pratique et l’apprentissage didactisé de l’école en les mettant sous le toit des savoirs disciplinaires. Il plaide pour une élémentation des savoirs plutôt qu’une abréviation de ceux-ci. Il insiste sur une vision disciplinaire de la comptabilité et le rétablissement de la comptabilité dans la matrice disciplinaire de la discipline « Economie et Droit », comme un savoir-faire en lien avec les savoirs déclaratifs et conceptuels de la discipline. Il propose une utilisation de l’approche par compétence pour renforcer le lien entre la formation en entreprise et la formation en école en remontant de la pratique aux savoirs pour revenir à la pratique. Après un volet théorique d’analyse critique à l’aide des outils des sciences de l’éducation et des thèses d’auteurs comme Rey, Astolfi et Vigotski, notamment, il propose une ébauche d’exercice en « fil rouge » à développer par chaque enseignant en fonction des besoins des élèves et des contextes scolaires.