L’immigration est, avec l’écologie, un thème brûlant qui met sérieusement à mal notre humanisme et notre avenir. Nous avons tous la lourde responsabilité d’en comprendre les enjeux afin de pouvoir nous positionner avec clairvoyance, trouver les moyens de mieux vivre ensemble et en meilleure harmonie avec notre environnement, sans toutefois tomber dans l’idéalisme ou la démesure. Le système éducatif est le lieu par excellence où de telles problématiques peuvent/doivent être abordées d’autant que de nombreux écrivains, philosophes ou artistes ont été/sont préoccupés par de tels sujets et ceci de tous temps. Ce travail présente une séquence de cours autour de l’immigration, tout en faisant découvrir aux élèves les positions d’artistes et de rappeurs contemporains qui ont percé sur la scène internationale, et ceci en les initiant à l’art de l’argumentation. L’enjeu est triple : celui de mieux comprendre un sujet qui a des ramifications étendues et concerne notre aptitude à nous ouvrir au monde ; découvrir des oeuvres clefs de notre siècle; apprendre les éléments de base d’un art rhétorique ancien qui continue à jouer un rôle central dans nos existences. C’est l’occasion de découvrir le documentaire d’un rappeur sénégalais, Didier Awadi ; le travail d’un peintre d’origine sud-africaine installé à Paris, Bruce Clarke ; l’approche d’un artiste chinois dont le travail a été exposé à Lausanne, Ai Weiwei ; la composition d’un rappeur franco-congolais convertit au soufisme, Abd Al Malik. J’espère également démontrer, comme je l’indique dans ma conclusion, l’importance d’aborder diverses formes d’art, autant le visuel que le verbal, ouvrant les élèves aux approches artistiques, ce qui en retour leur permet de mieux cerner des problématiques d’une rare complexité. Ainsi en valorisant l’interdisciplinarité et l’interculturel, nous défrichons les fondements même de l’argumentation qui est l’art de l’ouverture, de la concession, de la prise en compte, du respect afin d’être tout simplement mieux entendu.