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Abstract

L’avènement du numérique a révolutionné les modes de communication et de socialisation. Les adolescents, en particulier, sont de grands utilisateurs du numérique qui fait aujourd’hui partie de leur quotidien. Cependant, bien que porteur de nombreux avantages tant du point de vue de la communication que de l’apprentissage ou du développement, il comporte aussi de nombreux risques, dont le cyber-harcèlement que nous avons choisi d’étudier dans ce mémoire. Le cyber-harcèlement a été défini comme un acte agressif intentionnel ayant pour objectif de blesser, réalisé de manière répétée, par un individu ou un groupe d’individus à l’égard d’une victime dans un contexte de relation de pouvoir non-équilibrée en utilisant l’outil numérique. Les 88 élèves de première année de l’école de maturité interrogés possèdent un smartphone et seul un élève n’est membre d’aucun réseau social. Plus de 50% d’entre eux indiquent passer de 1 à 3 heures sur internet et les réseaux sociaux, 30% déclarant être connectés en permanence. Pourtant, le temps passé sur internet ne constitue pas toujours du plaisir puisqu’entre 19% et 35% des élèves indique avoir été victime de cyber-harcèlement. Les élèves peuvent être répartis en quatre catégories : les victimes de cyber-harcèlement, les acteurs de cyber-harcèlement, les acteurs/victimes de cyber-harcèlement et les élèves non impliqués. Ainsi tous les acteurs de cyber-harcèlement de notre étude ont été victimes au moins de cyber-violence et 68% des victimes de cyber-harcèlement sont aussi acteurs de cyber-harcèlement ou de cyber-violence, ce qui suggère l’existence de réactions en chaine suite à un cyber-harcèlement, la victime devant acteur de cyber-harcèlement. Nous faisions l’hypothèse que les victimes de cyber-harcèlement sont plus souvent de sexe féminin, ce qui n’a pas été vérifié. Elles possèdent par contre, conformément à notre seconde hypothèse une estime de soi plus basse. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative de soutien amical et familial qui aurait été moins fort parmi les victimes de cyber-harcèlement. Nous suggérons que les victimes de cyber-harcèlement n’ont pas nécessairement un soutien amical moindre mais qu’elles auraient des amis moins en mesure de les protéger. Le score de victimisation estimé par la somme des fréquences d’actes de cyber-violence, est corrélé positivement avec l’anxiété sociale, et cette dernière est corrélée avec le soutien amical et familial. Ainsi nous suggérons que trois facteurs interagissent, le soutien amical, le soutien familial et la popularité de l’élève, et qu’il existe une combinaison optimale pour que ces caractéristiques agissent comme facteur protecteur de cyber-harcèlement.

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