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Abstract
Mon travail consiste en une proposition de modèle permettant de transposer di-dactiquement le texte de l’Ethique de Spinoza, soit son principal ouvrage. Auteur majeur de l’époque moderne, dont le nom est inscrit dans le plan d’étude de maturité du gymnase vaudois pour la philosophie, cet auteur demeure passablement difficile à aborder, en raison principalement d’un texte à la réputation difficile tant sa forme est peu habituelle. Celle-ci est composée « more geometrico » comme on le dit, c’est-à-dire à grand renfort de propositions, démonstrations et scolies, soit en repre-nant la forme des traités géométriques qu’on fait habituellement remonter à celui d’Euclide. Je pars de l’hypothèse qu’un texte philosophique ne peut être bien compris et enseigné si on isole la forme du fond. Ainsi, je m’efforce de montrer un certain nombre de thèses spinozistes qu’il est difficile de bien comprendre si on les isole de leur contexte démonstratif. Ensuite de quoi, j’essaie d’amener un mode de sché-matisation du coeur conceptuel de la troisième partie de l’Ethique, dans laquelle Spinoza traite des affects humains. Ces propositions de schématisation devraient permettre à l’enseignant de mieux saisir cette pensée afin de pouvoir l’expliquer plus aisément. Mais peut-être également de s’en inspirer afin de communiquer une pensée qui demeure plutôt difficile d’accès, surtout pour des élèves du gymnase. Enfin, ce travail est l’occasion d’esquisser, dans le prolongement de cette pro-position de schématisation, quelques questions autour des ressources informatiques qui servent de plus en plus de support de communication, et dont il n’est pas certain que la forme n’impose pas parfois des contraintes à notre façon de saisir une pensée complexe. À ce niveau encore, on voit que la forme ne saurait être tout à fait pensée comme indifférente au fond.