Administrative / biographical history
Né à Saint-Pétersbourg le 26 janvier/8 février 1912, Nikita Magaloff accompagne ses parents qui fuient la révolution russe alors qu'il n'a que six ans. Après avoir transité par la Finlande, ils s'installent à Paris. En 1922, le jeune Nikita Magaloff part pour New York, où il étudie le piano avec Maurice Lichtman ainsi que l’harmonie et le contrepoint avec le compositeur Frederick Jacobi. De retour à Paris en 1924, il suit des études musicales au Conservatoire de Paris auprès du fameux pédagogue Isidore Philipp. Il y fait de brillantes études et obtient un premier prix à l'âge de 17 ans. Il fréquente le milieu musical français de l'époque, notamment Maurice Ravel qui l'encourage vivement dans sa carrière, ainsi que le violoniste Joseph Szigeti dont il épousera la fille. Avec ce maître, Nikita Magaloff entreprend des tournées dans le monde entier. En 1930, il fait la connaissance de Bartók au domicile de Szigeti. Avant d'abandonner la composition en 1938 pour une carrière d’interprète, Nikita Magaloff signe une Sonatine pour violon et piano dédiée à Szigeti qu’il jouera au Carnegie Hall. En décembre 1934, à New York, il joue sa Toccata pour piano offerte à Horowitz et, en 1937, il compose Deux Mélodies pour voix et piano sur un texte de Pouchkine. En 1939, Nikita Magaloff épouse Irène Szigeti, ils s'établissent vers Montreux dans le village de Clarens et y restent dix ans. Cette même année naît son amitié et sa collaboration avec Igor Markevitch. Durant les années 1940, Nikita Magaloff enregistre en soliste des disques pour Decca et la Guilde internationale du disque. En 1942, il se produit au Théâtre municipal de Lausanne et au Grand théâtre de Genève, sous la baguette d’Ernest Ansermet. Par la suite, il donne plus de vingt concerts avec l’Orchestre de la Suisse romande (OSR). En 1945, Nikita Magaloff exécute à Vevey la seconde audition en Suisse de la Sonate pour 2 pianos et percussion de Bartók avec Clara Haskil au piano et l’OSR sous la direction de Pierre Colombo. Après la Seconde Guerre mondiale, il se produit notamment à San Francisco et à New York. Entre 1949 et 1958, Nikita Magaloff enseigne au Conservatoire de Genève où il reprend la classe de virtuosité de Dinu Lipatti. Durant cette période, il vit avec sa femme et sa fille à Céligny (GE) où il est naturalisé. Il côtoie de nombreux compositeurs, notamment Igor Stravinsky et Sergueï Prokofiev, se liant d'amitié avec ce dernier. En septembre 1964, Magaloff est à Berlin où il joue avec les Berliner Philharmoniker dans le cadre du Festival Stravinsky. Après avoir vécu quelques années à Coppet, la famille Magaloff retourne à Clarens en 1974. La carrière internationale de Nikita Magaloff l'oblige à abandonner l'enseignement au Conservatoire de Genève. Il devient alors expert dans plusieurs concours, il préside notamment le Jury du Concours Clara Haskil à Vevey. Durant les années soixante, il réalise de nombreux enregistrements pour Philips. Le 15 novembre 1992, il donne son dernier récital à Milan avec un cycle Schumann. Nikita Magaloff s'éteint à Vevey le 26 décembre 1992. Ses enregistrements de Chopin (dont il a enregistré l'œuvre intégrale), Ravel, Moussorgky, Brahms, Scriabine ou Liszt ont marqué le monde musical international. Son épouse, née Irène Szigeti, décède le 5 septembre 2005. En 2002, un fonds Nikita Magaloff est créé à la section des archives musicales de la Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne. SOURCES: sites mentionnés ; 24 Heures 23/12/2002, p. 11 avec photo ; Journal de Genève, 28 décembre 1992, p. 15 ; Journal de Genève, 30 août 1972, p. 13 ; Jean-Louis Matthey, "En souvenir du maître-pianiste Nikita Magaloff", dans Revue musicale Suisse, n°10, 2002, p. 5 [BCUL/MU/mm/2011/12/20]