Histoire administrative / Notice biographique
Joseph Lauber est né le 27 décembre 1864 à Ruswil dans le canton de Lucerne. Son père, artisan, est un musicien autodidacte passionné, tandis que sa mère exerce le métier de pâtissière. En septembre 1865, à la suite de l’incendie de leur maison, la famille Lauber déménage à Lucerne où naît le frère de Joseph, Emile, le 6 novembre 1866. Confrontée à des difficultés financières, la famille quitte la Suisse centrale et trouve refuge à Fleurier (NE) avant de s’établir définitivement à Neuchâtel en 1869. Joseph et son frère doivent aider à subvenir aux besoins de la famille et les deux garçons jouent avec leur père dans « l’Orchestre Lauber » fondé par ce dernier pour animer les soirées de bal de la région. Après avoir terminé sa scolarité à Neuchâtel (1881), Joseph Lauber a l’occasion d’étudier au Conservatoire de Zürich grâce au soutien de Carl Russ-Suchard, le beau-fils de Philippe Suchard, fondateur de la fabrique de chocolat du même nom basée à Serrières. Il a comme professeurs Friedrich Hegar pour la musique chorale et la musique d’ensemble, Gustav Weber pour l’harmonie, la forme, le contrepoint, la composition, l’histoire de la musique et l’orgue, ainsi que Fritz Blumer et Robert Freund pour le piano. Il complète sa formation à Munich auprès de l’organiste liechtensteinois Joseph Rheinberger (1884). En 1892, il se rend également à Paris où il bénéficie de l’enseignement de Jules Massenet et de Louis Démier. De retour à Neuchâtel, il devient organiste à Serrières et au Locle (1884-1886), donne des cours de musique et dirige différents ensembles amateurs. Il reçoit également plusieurs commandes de compositions, dont les intermèdes musicaux pour le festival Neuchâtel-Suisse, commémorant le cinquantenaire de la République neuchâteloise (1898). Il épouse Julia Zéline Adam en 1894 dont il aura deux enfants, Edmond et Alice. En 1899, il participe à la fondation de l’Association des musiciens suisses. De 1899 à 1901, il est professeur de piano au Conservatoire de Zürich. Il déménage ensuite à Genève, où il est chef d’orchestre du Grand Théâtre pendant deux ans avant de se consacrer entièrement à l’enseignement. Il donne au Conservatoire des cours de formes et de styles musicaux, d’instrumentation et d’improvisation. Parmi ses élèves, on compte Henri Gagnebin et Frank Martin. Il compose de nombreuses œuvres (musique de chambre, musique symphonique, œuvres vocales, etc.) dont l’écriture reste fidèle à la tradition tonale tout en présentant certaines caractéristiques originales. Epris de nature et de montagnes, il se rend souvent dans son chalet aux Plans-sur-Bex (VD) qu’il a fait construire en 1890 avec son frère, pour composer. Il meurt le 28 mai 1952 à Genève. SOURCES : Eduard M. Fallet-Castelberg, "Der Komponist Dr. h.c. Joseph Lauber (1864-1952)", Sinfonia (organe officiel de la Société fédérale des orchestres, édition spéciale commémorant le 125me anniversaire de la naissance de Joseph Lauber), n°484, octobre 1989.