Administrative / biographical history
Compositeur et pédagogue bien connu du public romand, Emile de Ceuninck est né à Bruxelles le 26 février 1935. Son père n'est autre que le compositeur belge René de Ceuninck, qui s'installe en 1946 à La Chaux-de-Fonds pour y diriger le corps de musique militaire Les Armes réunies. La jeunesse d'Emile de Ceuninck se déroule dans les montagnes neuchâteloises, où il suit son père. C'est l'organiste et compositeur des lieux, Paul Matthey, qui lui donne le goût de la musique durant son adolescence. Il part ensuite pour le Conservatoire de Genève, où il étudie de 1952 à 1962, suivant les cours de Charles Peschier pour les percussions, de Pierre Segond pour l'orgue, de Charles Chaix pour les branches théoriques, de Samuel Baud-Bovy pour la direction d'orchestre, et d'André-François Marescotti pour la composition, l'instrumentation et l'orchestration. Il complète cet impressionnant cursus genevois avec des cours chant grégorien sous la tutelle de Pierre Carraz, avant de partir se perfectionner en direction d'orchestre auprès du chef américain Dean Dixon à Hilversum en 1963, puis auprès du chef d'orchestre hongrois naturalisé allemand Istvan Kertesz au Mozarteaum de Salzbourg en 1964. Il étudie encore le chant au Conservatoire de Fribourg en 1972, dans la classe de Juliette Bise. Emile de Ceuninck commence sa carrière de pédagogue bien avant la fin de ses études, puisqu'il convainc dès 1959 Robert Faller, directeur du Conservatoire de La Chaux-de-Fonds, d'ouvrir une classe de percussion dont il s'occupe de 1959 à 1982. Il enseigne en parallèle le piano et le solfège au Collège musical de La Chaux-de-Fonds entre 1960 et 1981, avant d'être nommé professeur de musique à l'Ecole normale de Bienne entre 1981 et 1996. Durant cette période, il est chargé de l'élaboration d'un nouveau plan d'étude pour les écoles primaires de la partie francophone du canton de Berne. Il s'occupe également de la formation musicale des comédiens du Théâtre populaire romand à la Chaux-de-Fonds. Pédagogue apprécié, il est même honoré par la direction de l'Instruction publique bernoise pour son engagement au service de la musique. Au-delà de ses réussites pédagogiques, ce sont surtout ses talents de compositeur qui marquent la carrière d'Emile de Ceuninck. Il compose en effet de 1956 jusqu'à la fin de sa vie près d'une centaine de pièces qui composent un répertoire éclectique, démontrant ainsi son aisance à divers instruments. Il écrit ainsi des compositions pour le piano, l'orgue, les percussions, pour orchestres, chœurs, ballet ou fanfare, mais aussi des oratorios, des cantates, ainsi que quelques explorations électro-acoustiques, toutes reflètent une approche avant-gardiste de la musique, ainsi qu'un sens esthétique avéré. Emile de Ceuninck appartient au cercle des compositeurs tels que Bartok, Berio, Messiaen ou Webern, et ses œuvres sont exécutées à l'occasion de nombreux festivals internationaux comme Avignon, Prais, La Rochelle, Orléans, Athènes, Lausanne ou Genève. Atonaliste, passionné d'esthétique et persuadé que la musique est avant tout un acte de langage, une émanation directe de la pensée, il se montre en outre un fervent défenseur de la musique des musiques actuelles. Il crée à ce propos les "Concerts de musique Contemporaines" de la Chaux-de-Fond en 1964, qu'il préside jusqu'en 1972. Il y accueille près d'une cinquantaine de compositeurs contemporains, dont des artistes comme Pierre Boulez, Henri Pousseur ou Gilbert Amy. Egalement chef de chœur et critique musical pour L'Impartial, il marque durablement le paysage musical neuchâtelois. Emile de Ceuninck est décédé le 22 janiver 1996 à La Chaux-de-Fonds, des suites de maladie. Cette même année, il va être décoré par la Confédération musicale de France de la Médaille d'honneur d'or avec étoile. Il laisse un fonds d'archives à la Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne composé d'une centaine d'œuvres, dont une cantate, La sirène et la jeune fille, écrite pour les 700 ans de la Confédération. Un catalogue des œuvres du musicien est publié par Jean-Louis Matthey et Martine Rey en 2000. SOURCES: sites et références mentionnés; Matthey, Jean-Louis, "Emile de Ceuninck, chantre belge de la modernité musicale en terre neuchâteloise (26 février 1935, Bruxelles - 22 janvier janvier 1996, La Chaux-de-Fonds)", Revue musicale de Suisse romande, Yverdon, n°3, 1999, p. 3-9; Matthey, Jean-Louis, Emile de Ceuninck (1935-1996): note biographique et liste des œuvres, Lausanne: Bibliothèque cantonale et universitaire - Département de la musique - Section des Archives musicales - Fonds Emile de Ceuninck, 2000; De Ceuninck, Emile, Lignane, [Lausanne], Espace 2, [1996], cote BCUL: DCM 9702; Rappaz, Marc-André, Mémorandum Jean B. pour orchestre; Jóng's first song pour violon et orchestre, Marc-André Rappaz; Concertino pour flûte, hautbois et cordes, Emile de Ceuninck; Soliloque, pour orchestre de chambre, François-Xavier Delacoste, [Le Mont-sur-Lausanne], Amie, cote BCUL: DCR 4434; "En 2 mots: musique", 24 Heures, 1999/18/02, p. 41; "Un compositeur-musicien à l'honneur", Feuille d'avis de Lausanne, 1962/07/31, p. 7. [BCUL/MU/nmo/2013/11/04]