Fonds Pierre Gilliard, IS 1916

PTN-213310

Fonds Pierre Gilliard

1855-1963

Fonds

37 boîtes

Pierre Gilliard est un professeur de français et écrivain (1879-1962) surtout connu pour le rôle qu’il a joué auprès de la famille des derniers tsars. Né à Fiez dans une famille de petits propriétaires terriens, cinquième d’une famille de dix enfants (il est notamment le frère d’Edmond Gilliard, écrivain, et de Frédéric Gilliard, architecte), il grandit à Fiez puis à Sion où son père Edmond André Gilliard devient viticulteur. Sa mère, Marie Gilliard-Malherbe, est un esprit vif et cultivé qui, malgré les contraintes et les épreuves de sa vie, transmet à ses enfants son goût pour la littérature. En 1904, Pierre Gilliard interrompt ses études à la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne pour accepter un poste de précepteur en Russie, auprès du fils du duc Georges de Leuchtenberg, afin d’aider ses parents en proie à des difficultés financières. Il commence parallèlement à enseigner le français aux deux filles aînées de Nicolas II et Alexandra Feodorovna à l’automne 1905, puis sera exclusivement rattaché à la famille impériale dès 1909. Il devient le précepteur du tsarévitch Alexis Nikolaievitch en 1912 et jouera un rôle significatif dans son éducation. Lors de la Révolution de 1917, il choisit de rester auprès de la famille impériale et partage sa captivité à Tsarskoé-Sélo puis à Tobolsk (Sibérie), avec quelques autres membres de son entourage. Il sera séparé des tsars quelques semaines avant leur assassinat en juillet 1918. Il passera ensuite deux ans en Sibérie au milieu des ravages de la guerre civile entre troupes bolchéviques et troupes anti-bolchéviques et participera à l'enquête sur le massacre de la famille impériale. Il travaillera auprès de la Mission militaire française en Sibérie, tout comme l’ancienne surveillante des grandes-duchesses, Alexandra Alexandrovna Tegleva, qui deviendra sa femme en 1922. Rentré en Suisse en 1920 avec Alexandra Alexandrovna Tegleva, il reprend ses études de Lettres et devient enseignant de français à l’École de français moderne de l’Université de Lausanne, qu’il dirigera tout comme les Cours de vacances, contribuant à leur succès. Nommé professeur extraordinaire (1937) puis professeur ordinaire (1947) de la Faculté des Lettres, il prendra sa retraite en 1949. Auteur d’articles puis d’un livre sur son expérience russe, il est un fin analyste de l’effondrement du régime tsariste et de la réalité humaine de la famille impériale dont il a partagé l’intimité. Sa correspondance trahit l’importance de son témoignage pour la noblesse russe émigrée, restée très attachée à la mémoire des tsars. Il sera également très impliqué dans l’« affaire Anastasia », long imbroglio médiatico-judiciaire autour de Franziska Szankowska (Anna Tchaïkovski/Anna Anderson), une femme polonaise réfugiée en Allemagne se faisant passer dès 1922, avec les encouragements et les appuis de quelques Russes émigrés, pour la grande-duchesse Anastasia miraculeusement réchappée du massacre d’Ékaterinbourg. Pris à parti et considérablement affecté par cette affaire, il y consacrera un livre et sera un témoin important dans les procédures judiciaires qui la jalonnent (1939-1961).

Le fonds est constitué de documents que Pierre Gilliard souhaitait donner à la BCUL et qui ont été triés et transmis après son décès par son frère Frédéric Gilliard. Un inventaire tapuscrit de 1963 documente ce don qui a été suivi d’un versement plus tardif en 1970 par Pierre-Frédéric Gilliard, fils de Frédéric et neveu de Pierre. Les documents du deuxième versement concernent principalement l’affaire Anastasia. Enfin, un troisième versement d’archives a été effectué en 2017 par Pierre-Frédéric Gilliard : il comprend d'une part la correspondance originale entre Frédéric Gilliard et ses parents et un journal de Marie Malherbe-Gilliard, d'autre part une série de transcriptions dactylographiées de lettres et des journaux de captivité de Pierre Gilliard.

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Collection des notices de fonds
Patrinum collection complète

Ce fonds d’archives comprend principalement des documents textuels et iconographiques liés au vécu de Pierre Gilliard auprès de la famille impériale russe ainsi que les témoignages, rapports et preuves qu’il avait rassemblés au fil de l’affaire Anastasia. Les expériences vécues en Russie et les articles et livres rédigés à son retour ont eu des répercussions majeures sur sa vie ; on en retrouve également de très nombreuses traces dans sa correspondance. Pierre Gilliard a pris de nombreuses photographies lors de ses années en Russie qui sont conservées dans ses archives et qui ont été largement diffusées avec ses écrits et dans divers films et publications autour de sa vie et de celle des derniers tsars. Par ailleurs, le fonds comprend aussi des documents liés à la carrière de professeur de Pierre Gilliard et des archives de sa femme, Alexandra Alexandrovna Gilliard-Tegleva ainsi que de son frère Frédéric Gilliard.

Versement complémentaire en 1970 (IS 1916/C). Versement de Pierre-Frédéric Gilliard en 2017 (IS 1916/D). Versements de René Rapin et Georges Loukine en 1973 (IS 1916/C/Cd/5-7).

Libre

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Droits réservés

Inventaire sommaire tapuscrit de 1963 établi par Louis-Daniel Perret (XB 168/3+1).

Daniel Girardin, Précepteur des Romanov. Le Destin russe de Pierre Gilliard, Arles, Actes Sud, 2005.
Pour l’histoire familiale des Gilliard, voir Marie Gilliard-Malherbe, À l’étroit dans ma peau de femme, Lausanne, Éditions d’en bas, 2001.
Pour le rôle que Pierre Gilliard a joué dans l'histoire de l'École de français moderne, voir : Catherine Saugy Cottier, L’École de français moderne de l’Université de Lausanne : 1892-1987, Lausanne, Université de Lausanne, 1987. (https://uniris.unil.ch/files/pandore/document/ED_24-EFM_300dpi_sn1Ki3XbW.pdf)
Pierre Gilliard et Constantin Savitch, La fausse Anastasie : histoire d’une prétendue Grande-duchesse de Russie, Paris, Payot, 1929.
Pierre Gilliard, Le tragique destin de Nicolas II et de sa famille. Treize années à la cour de Russie (Péterhof, septembre 1905-Ekaterinbourg, mai 1918), Paris, Payot, 1921.
Film documentaire : Patrick Cabouat, Le tragique destin des Romanov : treize années à la cour de Russie, Paris, BelAir classiques, 2018, 1h27.
Marie-Claude Gilliard, La malle de Russie. Qui fut Alexandra Alexandrovna Gilliard-Tégléva ?, Chadouillet, 2013 (texte en français auto-publié), édité en russe sous le titre Soundouk iz Rossi, Moscou, Paulsen 2015 (l'édition en russe comporte un appareil critique d'Irina Ivanova).
Irina Ivanova, "Alexandra Tegleva-Gilliard (1883-1955), une femme dans l'ombre", Revue historique vaudoise, tome 125, 2017, pp. 43-61.

Les négatifs souples (IS 1916/Ah/11/2) sont conservés à Photo Élysée.

213310

PTN-213310

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