Histoire administrative / Notice biographique
Né le 20 septembre 1866 à Aigle, Gustave Doret étudie les sciences et la médecine à l'Académie de Lausanne, puis le violon avec Joseph Joachim à Berlin. Il travaille au Conservatoire de Paris auprès de Théodore Dubois, de Martin Pierre Marsick et de Jules Massenet. Entre 1893, l'année où il compose une cantate Voix de la Patrie, et 1895, il est le premier chef des Concerts d'Harcourt. En 1904, il dirige l'orchestre de l'Opéra Comique dont il devient directeur musical en 1907. De 1910 à 1914, il est correspondant musical à Paris du Berliner Tagblatt. De 1914 à 1929, il donne des cours au Conservatoire de Genève. Gustave Doret a dirigé de nombreux concerts en Suisse romande et en France. Ainsi, il fait découvrir en Suisse la musique française de ses contemporains, notamment celle de Camille Saint-Saëns, Claude Debussy, Gabriel Fauré, Paul Dukas et Vincent d'Indy. A Paris, il fait connaître au public les œuvres de Nikolai Rimsky-Korsakov, Alexandre Borodine, Modeste Moussorgsky mais aussi de Jean-Philippe Rameau et les compositeurs baroques, alors absolument inconnus. Malgré son importante activité de chef d'orchestre, il se considère tout d'abord compositeur. Dans ses écrits et dans ses compositions, Gustave Doret rejette catégoriquement la musique d'avant-garde du début du XXe siècle. Il s'efforce de promouvoir une culture musicale romande et de donner un répertoire de haute qualité aux harmonies et aux chorales. De plus, il réclame une meilleure formation musicale des instituteurs. Il collabore fréquemment avec l'écrivain René Morax pour le Théâtre du Jorat. Ses activités lui valent de nombreuses distinctions (membre d'honneur de Zofingue et de la Confrérie des vignerons, officier de la Légion d'honneur). On lui doit les musiques des Fêtes des Vignerons de 1905 et de 1927 ainsi qu'un opéra, Les Armaillis, en 1900, et un oratorio, Les sept paroles du Christ, en 1895, au style proche de Massenet. Son nom est lié au Théâtre du Jorat de Mézières, pour lequel il a signé plusieurs musiques de scène: Aliénor (1910), La Nuit des Quatre Temps (1910), Tell (1914), La Servante d'Evolène (1937). Etabli, en 1990, par la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, son catalogue inclut près de 400 compositions qui font la part belle à la voix humaine. Avec Emile Jaques-Dalcroze et Joseph Bovet, il est considéré comme le principal chantre populaire de la Suisse romande. Gustave Doret s'éteint le 19 avril 1943 à Lausanne. Un fonds Gustave Doret a été créé à la Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne. SOURCES: Helga M. Craubner © DHS: Dictionnaire historique de la Suisse, Berne; Pio Pellizzari (éd.), Gustave Doret, 2 vol., Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne, 1990; photographie Boissonnas, Genève Patrie suisse, (A. B.) 1913, no 512, pp. 112-113; photo Ed. Bornand, Patrie suisse, 1903, no 250, pp. 89-90; [BCUL/MU/vm/2011/08/19]