Histoire administrative / Notice biographique
Charles-Henri Boller est né le 4 mai 1896 à Menton, sur la Riviera française. Une partie de sa jeunesse se déroule à Montreux où il étudie le violon avec Ladislas Gorki, virtuose d'origine polonaise qui lui donne le surnom de Carlo. Il est placé sous le patronage de l'abbé Bernard Kolly, ami des arts et compagnon de l'abbé Joseph Bovet. A seize ans, suite à des prestations comme soliste à Montreux avec l'orchestre du Kursaal, il part pour Paris afin d'y poursuivre ses études mais, victime d'une crampe incurable de la main gauche, il doit renoncer à sa carrière de violoniste. Il trouve sa nouvelle orientation à la Schola Cantorum de Paris, où Vincent d'Indy aura sur lui une grande influence. En 1928, il obtient un premier prix au concours de chef d'orchestre et, en 1932, il achève avec brio ses classes de composition à la Schola par la soutenance d'une thèse sur la chanson populaire. De retour en Suisse, Carlo Boller s'installe à Vevey. Chef de chœur réputé, il dirige notamment l'Union chorale de La Tour-de-Peilz de 1932 à 1952, le Chœur mixte de Bulle de 1934 à 1952 et le chœur d'hommes l'Orphéon à Neuchâtel de 1942 à 1952. Il fonde et dirige La Chanson de Montreux entre 1939 et 1952. De ses œuvres, on retient surtout ses "festivals": l'oratorio populaire Images de mon pays, La Pastorale gruérienne qui marque le début de sa collaboration avec le parolier Fernand Ruffieux (1946), et Pauvre Jacques, qui sera représenté au théâtre en 1947. Carlo Boller a également harmonisé de nombreux thèmes tiré de diverses régions du monde. On trouve dans ses arrangements des mélodies de Bretagne, de Bourgogne, de Catalogne, de Charente, de Flandres, de Lorraine, de Provence, de toute l'Europe, et même le Negro spiritual ne l'a pas laissé indifférent. Le compositeur de Menton fait ainsi œuvre de sauvegarde de la musique populaire. Carlo Boller est probablement l'un des derniers chantres de la Suisse romande. Continuateur de l'abbé Joseph Bovet et d'Emile Jaques-Dalcroze, il a mis en musique avec talent et simplicité des textes sur le milieu pastoral et les traditions campagnardes. Il laisse l'image d'un homme courtois qui a marqué de sa présence aristocratique la vie chorale des cantons de Fribourg et de Vaud. Son rayonnement marquera particulièrement le Choeur mixte de Bulle qu'il dirige jusqu'à sa mort, le 23 janvier 1952, suite à une intervention chirurgicale. Il repose au cimetière de Clarens. SOURCES: sites mentionnés; Dictionnaire des musiciens suisses, Zurich, Atlantis Verlag, 1964, p. 57 ; Matthey, Jean-Louis, Carlo Boller, Fonds musical, Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne, 1988, p. 13-20 ; Jean-Louis Matthey © DHS: Dictionnaire historique de la Suisse, Berne [BCULMU06/BCUL/MU/vm/2011/08/18]