@article{Roulet:17204,
      recid = {17204},
      author = {Roulet, Sacha},
      title = {Plaisirs et déplaisirs de la lecture chez les gymnasiens  les voix des intéressés et des spécialistes},
      pages = {34 f.},
      note = {Mémoire professionnel, Diplôme d'enseignement pour le  degré 
secondaire II},
      abstract = {Parmi les gymnasiens, il en est pour qui le plaisir de  lire est une  évidence et pour d’autres un néant. Il est  alors intéressant de se  pencher sur les origines du  plaisir – ou du déplaisir – de la lecture.  Roland Barthes  (Le plaisir du texte) et Daniel Pennac (Comme un  roman)  nous fournissent quelques pistes. Barthes érotise le  langage – qu’il conçoit comme un corps – et pense  que le  plaisir de lire surgit au moment où l’écriture laisse  entrevoir sa  nudité, la faiblesse de sa chair. Pour lui  tout est question de style ; et  plus on joue avec le style  plus on est dans la jouissance (frottement  entre les  registres de langage, par exemple). Il différencie à juste  titre le  plaisir d’écrire de celui de lire, comme il  distingue la jouissance, le désir  et le plaisir. Ce  dernier ne saurait se passer du son, de la musique qu’il   capte dans la littérature, de la voix, prolongement  profondément  humain de l’écriture. Pennac, lui, relève  certaines origines du déplaisir lié à la lecture en  milieu  scolaire : obligation de tout comprendre, de tout analyser,  de tout  coucher sur une fiche de lecture. Il rappelle  l’expérience d’une élève  dont l’enseignant de français  (Georges Perros, poète peu connu)  utilisait des méthodes  qui captivaient sa classe afin que l’ennui lié à la   théorie ne gâche pas le plaisir de lire. Il lisait,  animait, quelques pages  de livres à voix haute, donnant  alors à ses élèves l’irrépressible envie  de se ruer dans  une librairie pour acheter le livre qu’ils avaient d’abord   entendu. Pennac, en désacralisant l’acte de lire, espère  lui redonner un  souffle de liberté en élaborant ses «  droits imprescriptibles du lecteur ». De nombreuses études  scientifiques démontrent que le plaisir de lire  est en  baisse chez les élèves de l’école obligatoire et  postobligatoire, et  ce, à un niveau mondial. Des  enseignants de lycée marocains,  également confrontés à ce  manque de motivation, échangeant sur  internet des idées  assez proches de celles qu’on enseigne à la HEP  Vaud,  m’ont donné l’occasion de reconsidérer certaines approches   didactiques en littérature française: alléger le bagage  conceptuel  (narratologie, rhétorique, stylistique, etc.)  afin de se concentrer, entre  autres, sur les  interprétations possibles du texte plutôt que sur sa   forme, d’accompagner les élèves en privilégiant la lecture  en classe,  idée qui rejoint celle de Pennac. Et pourquoi  ne pas transformer la classe en café littéraire, comme   certains enseignants moins académiques que d’autres peuvent  déjà le  faire ? Le plaisir de partager ses émotions et ses  interprétations ne  semble pas contradictoire à l’acte de  lecture. Quant aux gymnasiens, selon un sondage que j’ai  effectué (192 élèves  en classes de maturité), ils ne  semblent pas encore assez  connaisseurs pour éprouver un  plaisir à la façon de Barthes. Ils ne  semblent pas non  plus plébisciter une lecture à haute voix en classe.  Pour  eux, le plaisir de lire provient avant tout du contenu de  l’œuvre  (thèmes abordés et vision de l’écrivain). Quant au  déplaisir éprouvé lors  d’une lecture, il proviendrait,  selon ces mêmes élèves, d’un écart  esthétique ou d’un  horizon d’attente insatisfait, notions que H. R. Jauss   définit dans Pour une esthétique de la réception. Ne  remettant pas en  cause l’enseignement qui leur est donné  en français, ces gymnasiens  prennent toutefois leurs  distances avec les « grands classiques » qui  leur sont  donnés à lire, ne les trouvant pas si indémodables. C’est  alors  à l’enseignant, par une didactique adaptée, de  préserver le vivant de la  littérature, d’insuffler une âme  à des œuvres que certains élèves croient  mortellement  ennuyeuses.},
      url = {http://patrinum.ch/record/17204},
      doi = {https://doi.org/10.22005/bcu.17204},
}