Files

Abstract

En 2006, de nouvelles directives cantonales s’adressant aux institutions reliées au Service de l’Enseignement Spécialisé (aujourd’hui Service d’enseignement et d’appui à la formation, SESAF) rendent désormais la formation d’enseignant spécialisé obligatoire pour tout collaborateur. Parallèlement, les exigences et les conditions cadre qui en permettent l’accès se durcissent. À l’Orée, où nous accueillons des élèves en situation de polyhandicap, les conséquences de l’application de ces directives sont multiples et nous ont inquiété. Ainsi, notre identité professionnelle, notre avenir et le droit à la scolarité de tout élève pouvaient être remis en question. Le premier chapitre de ce travail situe dans ce contexte la démarche et les motivations qui ont poussé l’équipe pédagogique d’alors à rédiger une charte éthique qui a vu son aboutissement en 2010, à la suite de deux changements successifs de direction. Deux ans après son impression, qu’en est-il de l’adéquation entre les valeurs affichées et la pratique professionnelle ? Aujourd’hui, quels sont le sens et l’utilité de la charte perçus par l’équipe ? Comment se rencontrent déclarations d’intention et pratique professionnelle ? A quelles conditions la charte peut-elle rester « vivante » ? La synthèse des réponses à un questionnaire en ligne, envoyé à l’ensemble de l’équipe, ainsi que quatre entretiens apportent un éclairage concret sur chacun de ces aspects. Ce travail se conclut par une réflexion sur la transmission des valeurs, d’une pratique professionnelle et de l’héritage reçu par la fondatrice, Mlle Delafontaine. Lorsque l’exigence éthique de l’attachement à certaines valeurs devient nécessaire en regard de l’extrême dépendance de la population qui nous est confiée, interroger les fondements et le sens de l’action relève de la responsabilité de tout professionnel et implique, dans une équipe, l’adhésion à une vision partagée. C’est cette conviction qui a motivé mon questionnement initial.

Details

Actions

Preview