Résumé

L’école secondaire I du Tessin est une école unique qui se propose, comme l'indique la Loi de l’école tessinoise de 1990, de corriger les écarts socioculturels et réduire les obstacles qui compromettent la formation des élèves. Depuis les années 1990, le public scolaire est devenu de plus en plus hétérogène du point de vue des nationalités, de la langue et de l’origine culturelle. Face aux statistiques qui montrent une variation importante dans le taux de redoublement et les différents parcours scolaires (en termes de cours à niveau) observés entre les élèves suisses et les élèves étrangers dans les écoles secondaires I du Tessin, la question se pose de savoir quels sont les facteurs de risque par rapport à la réussite scolaire des élèves étrangers et que fait l’école aujourd’hui pour assurer le respect des principes fondamentaux de l’école. Ces questions rejoignent l’hypothèse que l’échec et/ou la difficulté scolaire sont expliqués par une combinaison de plusieurs facteurs par rapport auxquels le système scolaire peut jouer un rôle important. Les résultats obtenus à travers douze entretiens avec les directeurs et des enseignants de trois établissements révèlent l'existence d’un « cocktail » de facteurs lié à l’origine socio-économique, à la langue et à l’origine culturelle qui peut influencer la réussite scolaire des élèves étrangers. Ces entretiens permettent aussi de compléter l’étude de la politique d’intégration qui se caractérise par des mesures cantonales et l'existence de philosophies d’institut. L’analyse des rapports mandatés par le département de l’éducation du canton du Tessin sur les thématiques qui concernent l’intégration des élèves étrangers dans l’école, qui datent de 1992, 1999 et 2001, donne des recommandations qui, comme le montrent les entretiens, ne trouvent aujourd'hui pas encore de réponse dans la pratique. De plus, nos entretiens ont démontré que les directeurs et les enseignants n'ont pas toujours connaissance des approches interculturelles qui, comme l’indique la CDIP, peuvent être une réponse dans la lutte contre l’échec des élèves étrangers. Derrière les statistiques se cachent non seulement des facteurs de risque tels que l’origine géographique, la langue et l’origine socio-économique, mais aussi l’existence d’un système scolaire et d’une politique d’intégration qui essaye de rendre le système scolaire le plus équitable possible, mais qui, par son organisation, ses mesures et ses pratiques, ne répondent pas encore à cet objectif de manière idéale. Ceci revient à dire que l’école fait beaucoup, mais que des améliorations peuvent et doivent être imaginées.

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