Files
Abstract
Fruit d’une passion pour les langues et la littérature mondiale, le présent travail se propose de sensibiliser les élèves du secondaire (9 à 11H) à la poésie sous un angle nouveau. Après avoir rappelé les enjeux de la recherche-action et d’EOLE (éducation et ouverture aux langues à l’école), puis passé en revue la littérature de la didactique du français et/ou de la poésie, nous présentons une séquence qui, partant de l’opaque des langues inconnues, tente d’initier les élèves aux poèmes par l’oeil et par l’oreille. Le premier module s’intéresse à la mise en page (vers, strophes, blancs…) d’oeuvres faisant appel à des systèmes d’écritures différents du nôtre (devanagari, cyrillique, grec, japonais…), pour mener les élèves aux plaisirs des poèmes figurés et des calligrammes par une première production. Le second module est consacré aux sonorités de la poésie, d’abord par l’écoute de textes sans-krit, russe et grec ancien, puis par l’étude des syllabes (pieds), des rimes, des assonances, des allitérations et des onomatopées, avec en ligne de mire l’amélioration du premier texte. Enfin, une large part du présent travail revient sur la mise à l’épreuve de notre séquence dans deux classes de voies générale et prégymnasiale. Des réactions de nos élèves, nous avons tenté de tirer de nouveaux enseignements. Convoquant, sous l’égide des plus grands auteurs (Aristophane, Baudelaire, Apollinaire…), de nombreuses langues mortes ou vives, notre travail entend faire descendre le français du piédes-tal auquel certaines pédagogies le condamnent et emmener la poésie hors des sentiers battus. C’est dire l’importance portée à la perspective historique et comparative, mais aussi au décloi-sonnement des branches, à l’interdisciplinarité, comme à la stimulation de la curiosité des élèves. S’ils dépassent leur peur de l’inconnu, s’ils comprennent les règles strictes pour mieux les enfreindre, et surtout si l’envie les saisit de faire des vers, notre objectif sera atteint.