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Le débat autour de la mixité en éducation physique et sportive (EPS) existe depuis de très nombreuses années. Faire se côtoyer de jeunes adolescentes et adolescents, dans une branche qui met en scène leur corps en pleine mutation, représente un véritable défi pour les maîtres. Dans le canton de Vaud, terrain de cette recherche, ce défi est relevé de diverses manières par les établissements, qui ont le choix entre cours d’EPS mixte ou non. Dans ce contexte particulier, ce travail vise à mettre en avant et analyser le point de vue sur la mixité d’enseignants locaux spécialistes de cette discipline. Ces derniers sont-ils plutôt favorables à cette forme d’organisation ? Quels avantages ou difficultés y voient-ils au quotidien ? Quelles solutions ou stratégies ont-ils développé pour y faire face ? Pour répondre à ces questions, huit maîtres du Secondaire 1 (trois derniers degrés de la scolarité obligatoire), issus de deux établissements de la campagne vaudoise, ont passé un entretien semi-directif. Les résultats ont révélé que les huit sujets sont plutôt en faveur de la mixité des cours d’EPS. Son avantage le plus souvent évoqué est sa valeur dans l’apprentissage de la vie sociale mixte, alors que la quasi-totalité des enseignants ont avoué éprouver des difficultés dans la gestion des relations entre filles et garçons, principalement en ce qui concerne la gêne et les moqueries. Pour affronter ces multiples défis, les répondants ont insisté sur l’importance de la composition des groupes de travail, ainsi que sur un bon et fréquent dialogue avec les élèves. Enfin, plusieurs malaises et incohérences dans le discours sur la mixité ont été remarqués au cours des entretiens. Ceux-ci peuvent être vus comme l’expression de la difficulté de certains enseignants à se positionner clairement sur le sujet. Davantage d’accent mis sur la formation des maîtres d’EPS dans le domaine permettrait de faire face à la mixité de manière plus efficace et sereine.

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