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Abstract
La problématique est l'accompagnement, en milieu psychiatrique aigu, dans le processus de parentalisation chez une mère souffrant de schizophrénie chronique. Le but est d'identifier les difficultés rencontrées par les mères et les femmes enceintes souffrant de schizophrénie chronique dans l'apprentissage du rôle maternel et ainsi, trouver des idées d'interventions créatives et novatrices, propres au rôle infirmier et applicables au sein du peu d'institutions prenant en charge les mères durant la période périnatale en Suisse. Ce travail met en évidence certains concepts utiles à la compréhension de la problématique, classés par thèmes : la psychiatrie, avec l'appareil psychique - succinctement - et la schizophrénie, les aspects maternels grâce à la préoccupation maternelle primaire, la mère "suffisamment bonne", le caregiving ou le "prendre soin" ou encore la maternologie. Vient ensuite la théorie de l'"Empreinte" selon Lorentz, utile à la mise en lien entre ces différents thèmes et l'attachement mère-enfant. Les quatre concepts centraux de la discipline infirmière - le soin : l'accompagnement dans le processus de parentalisation, la personne : la mère atteinte de schizophrénie chronique, l'environnement : le milieu de la psychiatrie aiguë et la santé : la schizophrénie chronique - nous ont permis de cibler notre questionnement. Huit articles de recherches scientifiques, trouvés à l'aide des bases de données Pubmed et CINHAL ainsi que du moteur de recherche Google ou encore grâce aux références des articles sélectionnés et des bibliothèques professionnelles de terrain, ont été analysés au travers de la grille BTEC. Cette méthode d'analyse permet une vision claire et critique des articles et laisse la place aux interprétations des lecteurs. Des tableaux comparatifs ont été créés afin d'obtenir une vision synthétique de la totalité des résultats de recherche. La maternité est un événement fréquent chez les femmes souffrant de psychoses. Toutefois, elles sont marquées par les conduites à risque, la médication antipsychotique, l'attachement entre la mère et son foetus, thèmes récurrents de cette problématique. La maternité chez les femmes souffrant de schizophrénie est fréquemment source de difficultés et de tension, sans omettre que ce sont des aspects physiologiques de la grossesse, exacerbés par la psychopathologie. Ces femmes ont parfois tendance à vouloir cacher leur pathologie dans un souci protecteur vis-à-vis de leur enfant et tendent à imiter leurs perceptions idéales de la mère. La période périnatale est sujette à un manque de suivi spécifique pour cette population. La stigmatisation de l'événement maternel par la société ainsi que par les professionnel-le-s de la santé a pour conséquence une diminution des consultations dans les structures d'accueil adaptées, déjà peu développées en Suisse, par peur de se voir retirer le droit de garde de l'enfant. Toutefois, ces femmes ont en général un meilleur réseau social qui peut s'expliquer par une tendance à rechercher de l'aide ou à en recevoir spontanément de la part de proches. Le risque de décompensation en période postnatale est élevé, également pour des questions organisationnelles, engendrant une baisse des hospitalisations volontaires. Prioritairement, les études sélectionnées démontrent qu'une prise en soin précoce de la mère et ensuite durant toute la période périnatale permet à la mère de prendre à son tour soin de façon adéquate de son enfant.